Le résumé
L'échec du sommet de Vilnius conduit à s'interroger sur les deux aspects de la politique étrangère suivie par l'Union sur sa frontière est-européenne : le Partenariat oriental et l'Accord de partenariat et de coopération (APC), qui n'a toujours pas débouché sur un Partenariat stratégique avec la Russie. Établir un dialogue à la fois constructif et consistant avec la Russie est indispensable pour ne pas donner l'impression inexacte que le Partenariat oriental obéit à une logique de glacis. Les désaccords actuels sont loin d'être insurmontables, alors que l'interdépendance entre la Russie et l'Union européenne conduit à un avenir commun.
De son côté, l'Union européenne compte 500 millions d'habitants sur les 7 milliards qui peuplent la Terre ; la Russie est habitée par 140 millions de personnes et l'on avoisine 170 millions avec la Biélorussie et le Kazakhstan. Pour compter sur la scène internationale, l'Union a besoin de tous ses voisins européens.
Sa récente adhésion à l'OMC atteste la volonté russe de rejoindre le concert des nations avec un statut permettant de parler d'égal à égal avec ses partenaires. Le secteur énergétique apporte à la Russie 60 pourcents de ses recettes d'importation et 50 pourcents de ses recettes budgétaires, mais n'emploie que 2 pourcents de sa population active. Presque totalement à l'abri jusqu'à présent de toute concurrence internationale, l'économie russe rejoint progressivement la mondialisation. Cette évolution prend la forme d'une gigantesque restructuration, source d'opportunités pour les entreprises qui sauront jouer leur partition. L'entrée en lice d'entreprises européennes en plus grand nombre serait particulièrement opportune. Cela suppose des relations apaisées, qui apporteront aussi la sécurité énergétique à l'Union européenne, dont les valeurs de droits de l'homme et de démocratie pourront être diffusées avec une aisance accrue si les contacts humains sont facilités par la suppression des visas de court séjour.