Le résumé
A la demande de M. Claude Birraux, député, Premier Vice-Président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, une audition publique sur « La radiothérapie : efficacité du traitement et maîtrise des risques » a été organisée le jeudi 15 novembre, à l'Assemblée nationale. L'audition a été l'occasion de dresser, grâce aux interventions des meilleurs spécialistes du domaine, un panorama exhaustif des technologies nouvelles, porteuses d'espoir pour les malades car ces technologies vont toutes dans le sens d'un meilleur ciblage des traitements et d'une réduction de la toxicité pour les tissus sains proches de la zone tumorale. Le plan Cancer a permis de rénover le parc des équipements avec la généralisation des accélérateurs linéaires et d'implanter des technologies innovantes dans des centres pilotes (tomothérapie, CyberKnife, accélérateurs de dernière génération...) et la France, berceau de la radiothérapie avec l'Institut Curie, reste, en matière d'innovations, un « pays qui compte ».
Néanmoins, les terribles accidents survenus récemment à Epinal et à Toulouse ont révélé des failles dans un dispositif qui semblait « sous contrôle ». Les différentes Agences se sont immédiatement mobilisées et plusieurs mesures ont comblé les lacunes les plus criantes en matière réglementaire et organisationnelle. L'audition publique a cependant révélé que des efforts importants sont encore nécessaires, en ce qui concerne notamment les effectifs, le dispositif de veille et de sécurité, très complexe, alors que, pour l'industrie nucléaire, le système est lisible et performant.
Lors de sa communication devant l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, Ie 27 novembre 2007, M. Claude Birraux a souligné le caractère alarmant du sous-effectif des physiciens médicaux en France et la nécessité de mettre en place, au bénéfice des personnels, un dispositif de formation adapté à l'évolution continue des technologies employées et intégrant la gestion du risque.
Deux autres observations ont été formulées : L'instauration d'une culture de sûreté est primordiale et ce à toutes les étapes de Ia chaîne, en commençant par la vérification des appareils utilisés. Au cours de l'audition publique, l'idée d'appliquer à la radiothérapie certains principes de sécurité en cours dans l'industrie nucléaire a été évoquée. Le développement de la recherche dans ce domaine est également prioritaire. Les besoins sont considérables : métrologie des rayonnements ionisants et dosimétrie, analyse des effets secondaires grâce à un suivi à long terme des patients et constitution de bases de données épidémiologiques sur un sujet peu exploré, mise au point de nouvelles approches thérapeutiques pour traiter les complications et lancement d'un programme de recherche sur la souffrance des patients.