EXPOSÉ DES MOTIFS
Mesdames, Messieurs,
La hausse des prix dans la zone euro a atteint un record avec 8,6% ces douze derniers mois ; ce niveau n'avait jamais été obtenu depuis le début de la publication de ce taux en 1997. Les 19 pays utilisant la monnaie unique européenne ont été touchés de manière disparate : la France affiche l'un des plus faibles taux (6,5%), deuxième derrière Malte (6,1%). L'Allemagne présente une inflation de 8,2% tandis que les Pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) très dépendants de leurs échanges avec la Russie, ont une inflation de plus de 19%.
Les prix de l'énergie (électricité, pétrole, gaz...) semblent détenir des records de hausse avec des tarifs augmentant de 41,9% en un an en juin 2022.
Ces hausses ont bien entendu des conséquences importantes : elles grèvent le pouvoir d'achat des ménages, la compétitivité des entreprises et les finances des collectivités locales.
Certains avancent qu'il s'agit de la suite logique du coup d'arrêt de l'économie due à la Covid-19, d'une part, et des conséquences de la guerre en Ukraine impactant les quantités de gaz, de pétrole, de minerais et de matières premières vendues et leurs tarifs, d'autre part.
D'autres soupçonnent des entreprises de stocker, d'entretenir artificiellement les pénuries et de spéculer financièrement sans réel lien avec les véritables coûts ou avec les écarts entre l'offre et la demande.
Sans parti pris, cette commission d'enquête sénatoriale sera transparente quant à la réalité de l'augmentation des prix et devra analyser les causes réelles et précises de cette inflation.