ESPAGNE
1) L'organisation du contrôle aérien
Le
décret 12/78 du 27 avril 1978 attribue au ministère de la
Défense le contrôle de l'espace aérien espagnol, mais
délègue cette fonction en temps de paix au ministère
chargé des transports.
Le contrôle aérien est assuré par la direction de la
navigation aérienne
(4(
*
))
de l'AENA
(
Aeropuertos españoles y navegación
aérea
), organisme créé par la loi 4/1990 du
29 juin 1990 et dont le statut a été précisé
par le décret royal 905/1991 du 14 juin 1991.
Ce décret a érigé l'AENA est une
personne
morale
de droit public
rattachée au ministère chargé des
transports, autonome dans sa gestion et disposant d'un patrimoine propre.
La loi d'avril 1997 relative à l'organisation et au fonctionnement
général de l'État a classé les personnes morales de
droit public en deux catégories : les « organismes
autonomes » (
organismos
autónomos)
et les
« entités publiques gestionnaires » (
entidades
públicas empresariales).
Les
premiers, régis par le
droit public, exercent des activités administratives, tandis que les
secondes, relevant essentiellemement du droit privé, ont des
activités marchandes.
En application de la loi de 1997,
la loi du 30 décembre 1998
portant diverses mesures d'ordre fiscal et administratif
a transformé
l'AENA en « entité publique
gestionnaire »,
structure juridique comparable celle d'un établissement public
industriel
et commercial en France
. Les membres du conseil
d'administration de l'AENA sont nommés par le ministre chargé des
transports.
Avant la création de l'AENA, le contrôle aérien
était confié à un service administratif, la Direction
générale de l'aviation civile.
L'AENA emploie environ 1 850 contrôleurs aériens :
1 400 sont affectés à la régulation du trafic, les
autres occupent des postes de gestion.
Les activités de réglementation sont assurées par la
Direction générale de l'aviation civile.
2) Le statut des contrôleurs aériens
Les contrôleurs aériens sont salariés de droit privé . Leur statut est défini par la convention collective signée le 18 décembre 1998 par l'AENA et l'Union syndicale des contrôleurs aériens (USCA).
a) La rémunération
Elle
comprend un
salaire mensuel de base
auquel s'ajoutent
différents accessoires
, comme la prime d'ancienneté et la
rémunération des heures supplémentaires. De plus, tous les
contrôleurs perçoivent une gratification exceptionnelle en juin et
en décembre. Cette gratification correspond au salaire de base
augmenté de la prime d'ancienneté.
Le salaire mensuel de base d'un débutant est de l'ordre de
2 500 €. Au bout de quelques années, il est de
3 500 €. Compte tenu des primes et des nombreuses heures
supplémentaires, on estime que le revenu brut total correspond au double
du salaire de base et qu'un contrôleur expérimenté gagne
entre 7 000 et 10 000 € par mois.
b) La durée du travail
La
durée du travail dépend de l'organisation du temps de
travail :
- les contrôleurs aériens qui travaillent en équipe
effectuent annuellement
1 200 heures de travail
, sans
pouvoir dépasser 120 heures par mois ;
- les contrôleurs aériens qui ne travaillent pas en
équipe, mais qui ont des horaires de travail ordinaires travaillent
37 heures 30 par semaine (7 heures 30 par jour pendant les cinq
premiers jours de la semaine) ;
- les contrôleurs aériens occupant des postes où ils
peuvent alterner les deux formes d'organisation, lorsqu'ils exercent leurs
fonctions hors de la salle de contrôle, effectuent 30 heures de
travail par semaine, à raison de six heures par jour, le matin ou
l'après-midi. Ils prennent ensuite deux jours consécutifs de
repos.
La convention collective dispose que les contrôleurs aériens ne
peuvent pas effectuer plus de 80 heures supplémentaires par an,
sauf cas de force majeure. En pratique, le manque de personnel oblige les
contrôleurs aériens à effectuer environ 500 heures
supplémentaires par an.
c) Les congés annuels
La
durée des congés annuels dépend également de
l'organisation du temps de travail.
Elle est de
45 jours pour les contrôleurs qui travaillent en
équipe ou selon le régime mixte.
Elle est de 30 jours pour les autres, des jours supplémentaires
étant accordés en fonction de l'ancienneté (un jour
à partir de la vingtième année, puis un jour
supplémentaire tous les cinq ans).
d) L'âge de la retraite
Les
contrôleurs peuvent prendre leur retraite à partir de
55 ans.
Toutefois, s'ils le souhaitent, ils peuvent
continuer à travailler après avoir atteint cet âge,
à condition de remplir les conditions physiques et psychiques requises.
La retraite est obligatoire à partir de
65
ans
.
Un
congé spécial
rétribué peut être
accordé aux contrôleurs âgés de
52 ans
,
ayant effectué trente années de service, dont au moins
dix-sept sous le régime du travail en équipes.