ALLEMAGNE
1) L'organisation du contrôle aérien
Depuis le 1
er
janvier 1993, le
contrôle
aérien est assuré par DFS
(
Deutsche Flugsicherung,
c'est-à-dire Sécurité de la navigation aérienne
allemande), une
société de droit privé dont les
capitaux sont détenus par l'État fédéral.
DFS emploie environ 5 400 personnes, parmi lesquelles
1 700
contrôleurs aériens
.
Comme elle emploie plus de 2 000 salariés, DFS a un conseil de
surveillance de composition paritaire. Présidé par un
représentant du ministère des Transports, le conseil de
surveillance comprend par ailleurs :
- deux autres représentants du même ministère ;
- deux représentants du ministère de la
Défense ;
- un représentant du ministère des Finances ;
- six membres du personnel, dont deux représentants des syndicats.
En cas d'égalité des voix, celle du président est
prépondérante.
DFS a remplacé l'Office fédéral pour la
sécurité de la navigation aérienne
, personne morale de
droit public qui avait été instituée en 1954 et qui
employait un grand nombre de fonctionnaires, dont le statut était
considéré comme inadapté aux activités du
contrôle aérien. L'Office fédéral pour la
sécurité de la navigation aérienne n'était
responsable que de la gestion du contrôle aérien, car
l'établissement des règles relatives au transport aérien
relevait, et continue à relever, de la compétence du
ministère chargé des transports.
La création de DFS a nécessité une révision
constitutionnelle et une modification de la loi de 1922 sur le transport
aérien.
L'alinéa premier de l'article 87 de la Loi fondamentale, relatif au
contrôle aérien énonce désormais :
«
L'administration de la navigation aérienne est
assurée par une entité fédérale. Une loi
fédérale en détermine la forme juridique, de droit public
ou de droit privé
. »
En application de cette disposition constitutionnelle, la loi
fédérale sur les transports aériens a été
modifiée en 1992 : le nouvel article 31b a permis au ministre
des Transports de transférer, par décret ne requérant pas
l'accord du Bundesrat, la responsabilité de toutes les activités
relevant du contrôle aérien à une société
à responsabilité limitée
(1(
*
))
intégralement détenue par
l'État fédéral.
2) Le statut des contrôleurs aériens
Les contrôleurs aériens sont salariés de droit privé de DFS. Leurs conditions de travail sont déterminées par accord collectif .
a) La rémunération
La rémunération mensuelle brute totale (c'est-à-dire incluant les primes) d'un contrôleur aérien débutant est en moyenne de 5 000 € par mois. Au bout d'une dizaine d'années, elle est de 8 000 €. Les primes représentent 20 à 45 % de l'ensemble.
b) La durée du travail
La
durée hebdomadaire du travail varie selon les fonctions
exercées
entre 33,5 et 36 heures
. Elle peut inclure des
périodes de repos et correspond donc à un temps de travail
effectif compris entre 27 et 36 heures.
L'insuffisance des effectifs
(2(
*
))
entraîne le recours fréquent aux heures supplémentaires.
c) Les congés annuels
Tous
les salariés de DFS ont droit à 32 jours de congés
par an, mais les contrôleurs aériens bénéficient
d'une journée en plus.
Par ailleurs, des jours de
congés supplémentaires
sont
octroyés en contrepartie du
travail de nuit
(un jour pour
100 heures de travail de nuit) et d'autres
contraintes
, comme le
caractère particulièrement exposé de certains postes.
d) L'âge de la retraite
Aux
termes de la loi du 23 juillet 1992 relative au transfert des
fonctionnaires et des salariés de droit privé employés par
l'Office fédéral pour la sécurité de la navigation
aérienne, l'âge de la retraite des contrôleurs
aériens est fixé à
55 ans
.
Cependant, il peut être repoussé de deux ans lorsque
d'impérieux besoins de service le justifient. Inversement, il est
possible d'anticiper de trois années l'âge de la retraite. La
pension de retraite est alors réduite de 3,6 % par année
d'anticipation. En pratique,
les contrôleurs aériens prennent
de plus en plus fréquemment leur retraite à l'âge de
52 ans.