2) De multiples potentialités économiques
Décrit comme le Brésil de l'Afrique, dans les années 70, du fait de ses ressources multiples, l'Angola est, au terme d'une trentaine d'années de guerre coloniale, puis de guerre civile, un pays exsangue.
Alors qu'une terre fertile et un climat propice aux cultures en avait fait à l'ére portugaise, le deuxième producteur mondial de café et de sisal, le pays ne nourrit aujourd'hui sa population que grâce à l'aide internationale.
Les populations déplacées ne pourront regagner leurs terres qu'au terme de longues et coûteuses opérations de déminage.
Cependant, des atouts économiques existent. Tout d'abord, la production pétrolière qui, avec 720 000 barils/jour en 1996, place l'Angola en second rang des producteurs subsahariens, après le Nigéria.
C'est pourquoi l'investissement français dans le domaine productif en Angola s'articule principalement autour du secteur du pétrole de par la présence d'ELF et TOTAL qui sont à l'origine de l'implantation dans ce pays de plusieurs entreprises : forage (FORAMER, GEOSERVICES, SCHLUMBERGER), maintenance et services divers (SHRM/SIA, SODEXHO, DLH. HELI-UNION), contraction et installation de plateformes (SIBOS, ETPM Mc DERMOTT). Notre présence se manifeste également dans le domaine des boissons (brasserie CUCA/BGI), dans le secteur du bâtiment (BOUYGUES, BTA/SAFRIC, CLEAN SERVICES, SAIPA, PAMAS, BOCCARS, SETRA, SETRAM, F.I.S.), des allumettes (IFA/CIS) de la banque (PARIBAS) des voyages (W.T.A.), du transport et de la logistique (AIR FRANCE. DELMAS, GETMA, FERRON DE CLEBSATEL), mais également dans le domaine commercial (ICANGO, SODIANG, AFRITADE).
C'est au total plus de 30 sociétés qui assurent, sous une forme ou sous une autre, la présence française en Angola, qui placent notre pays au second rang des fournisseurs étrangers après l'Afrique du Sud.
Cette performance est cependant menacée par l'interruption des financements consentis par la Caisse Française de Développement (C.F.D.) du fait de l'accumulation des impayés.
Aussi notre conseiller commercial à Luanda estime-t-il que : « les entreprises françaises qui souhaitent s'implanter en Angola ressentent vivement cette absence de financement, alors que nos principaux concurrents (Portugal, Espagne, Brésil, Afrique du Sud) disposent de lignes de crédit qui leur permettent de nous prendre des parts de marché, hors secteur pétrolier, sans trop de difficulté. Il est donc illusoire de penser que les entreprises françaises pourront remporter des contrats en Angola sans financements d'accompagnement multilatéraux, et, il est paradoxal de constater que la France, qui s'est engagée très tôt et massivement aux côtés de l'Angola après son indépendance, se trouve aujourd'hui pénalisée du fait des créances impayées qu'elle détient sur ce pays, alors que des pays comme les États-Unis et l'Afrique du Sud qui n'ont établi des relations diplomatique avec l'Angola que depuis le début de cette décennie, se trouvent en situation favorable du fait de l'absence d'arriérés de paiement de l'Angola à leur égard ».