Déclaration du président du Sénat sur les violences faites à la République
M. Gérard Larcher, président du Sénat. - Dans ces périodes de désarroi, chacun peut comprendre les souffrances exprimées. La crise que traverse notre pays depuis l'automne démontre les fractures auxquelles nous, élus nationaux et élus locaux, devons répondre : une fracture sociale, une fracture territoriale, une crise de confiance.
Face au malaise exprimé par nos concitoyens, chacun essaie de mieux écouter : c'est le cas des élus de proximité, des maires, des parlementaires, du Gouvernement.
Mais rien, et je veux le réaffirmer solennellement, rien ne justifie le recours à la violence. Rien ne justifie de bafouer l'État de droit. Rien ne justifie les provocations contre la République. Quand plus aucun symbole n'est respecté, comment s'étonner de la résurgence de comportements que nous pensions appartenir définitivement au passé ? La nausée que nous inspirent les actes antisémites tout comme les récentes profanations d'églises renforce notre détermination à ne jamais rien céder quand l'essentiel est en jeu.
Un certain nombre d'élus, députés, sénateurs, élus locaux, ont récemment été victimes d'agressions, de menaces et certains ont vu leurs locaux vandalisés.
Je veux exprimer ici la solidarité du Sénat à leur égard et adresser un message de soutien tout particulier au président de l'Assemblée nationale, notre collègue Richard Ferrand.
Attaquer des hommes et des femmes qui investissent une grande partie de leur vie dans la défense de l'intérêt général et qui s'engagent au service de leurs concitoyens, c'est nier la démocratie, c'est malmener la République. (Applaudissements prolongés sur tous les bancs)