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Question de Mme Ghislaine Senée (Yvelines - GEST) publiée le 30/05/2024

Mme Ghislaine Senée attire l'attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice, sur la construction d'un établissement pénitentiaire à Magnanville (78).
Alors que des pays comme la Suède, la Finlande ou la Norvège repensent leur système pénitentiaire, son ministère ambitionne de créer 15 000 places supplémentaires en détention. Concrètement, cette politique se traduit par la construction de grands centres pénitentiaires partout en France.
Dans le département des Yvelines, une prison de 700 places devrait voir le jour à Magnanville malgré l'opposition légitime des élus locaux et des riverains.
Cette prison sera construite à proximité du lycée polyvalent Léopold Sédar Senghor accueillant plus de 1000 élèves et ce, sur des terres agricoles, à l'heure même où il est demandé aux territoires de sanctuariser les espaces agricoles via le principe du zéro artificialisation nette.
Aléa fort en matière de risque de retrait-gonflement d'argile, absence de réseaux d'assainissement collectif, sous-capacité de la station d'épuration, gare de proximité à plus de 4 km, capacité routière, offre de logements de proximité limitée..., autant de contraintes ou de charges supplémentaires qui devront être supportées par tout un territoire, et qui n'ont fait l'objet d'aucune discussion. Pire, il laisse en première ligne des élus locaux qui sont confrontés à la colère et à l'incompréhension de leur population.
Elle lui demande comment il va aménager un quartier de semi-liberté, avec quelles infrastructures et solutions de transport collectif visant un accès facilité pour les familles. C'est en effet bien ce type d'aménagement de peine permettant à une personne incarcérée de conserver son insertion dans la société qui constitue la garantie la plus efficace contre le mal de notre système pénal : la récidive.
Elle souhaite connaître la réponse qu'il va apporter aux inquiétudes des parents d'élèves du lycée, qui s'inquiètent des sorties de certains détenus inscrits au fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (Fijais) ou susceptibles de l'être.
Elle lui demande quelles compensations va-t-il mettre en place pour les terres agricoles sacrifiées dans un territoire où elles ne cessent de reculer et quels investissements seront à la charge de la collectivité.
En un mot, elle lui demande s'il pense sérieusement envisageable de construire un projet de prison sur un territoire contre l'avis unanime des élus locaux.

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