Document précédentS'abonner à cette rechercheDocument suivant 

Question de M. Fabien Gay (Seine-Saint-Denis - CRCE-K) publiée le 30/05/2024

M. Fabien Gay attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé des transports sur l'avenir du groupe Systra.

Systra est aujourd'hui le numéro un français des groupes d'ingénierie en matière de transport ferroviaire et urbain.

Son influence s'étend désormais sur l'ensemble de la scène internationale : depuis 2010, le groupe a acquis plus de 20 sociétés sur plusieurs continents, élargissant ainsi son effectif de 4 100 salariés et son chiffre d'affaires de 460 millions d'euros cumulés.

Né de la fusion de deux sociétés appartenant à la SNCF et la RATP, cette entité poursuivait l'objectif de rassembler cette ingénierie publique et innovante au service du transport ferroviaire. Ce pari a été gagné : de nombreux grands chantiers ont pu voir le jour sous maîtrise d'oeuvre Systra comme, pour les plus récents, une partie des prolongements de ligne de métro du Grand Paris (lignes 4 ou 14 par exemple).

Présentée comme le numéro 3 mondial du secteur, la marge d'exploitation du groupe a atteint 7,7 % de son chiffre d'affaires en 2023, qui s'élève quant à lui à environ 1,1 milliard d'euros. Ses entrées de commandes ont grimpé de 50 % depuis 2021, laissant apparaître une pleine santé financière.

Actuellement, la SNCF et la RATP restent détentrices chacune de 43,4 % des parts, assurant un droit de regard de la puissance publique sur les choix et l'activité du groupe ; cependant, les deux entités ont annoncé leur choix de revendre une partie de leur part et de n'en conserver que 20 % chacune, ce qui aura pour conséquence de les placer dans une situation d'actionnaire minoritaire.

Cette cession se ferait au profit du fonds de gestion « Latour Capital » qui a pour objectif de : « faire passer le chiffre d'affaires à 2 Mds d'euros en 2030 ». Selon le directeur de la RATP, cette opération doit permettre à Systra de « financer son développement et de garantir son indépendance stratégique ».

Vu ces annonces, desquelles il ne ressort aucun projet industriel spécifique, il y a fort à parier que cette hausse attendue du chiffre d'affaires ne pourra se faire qu'avec une nouvelle augmentation des politiques d'acquisitions d'entreprises ; cette priorité donnée aux moyens de croissance externe au détriment d'une croissance interne basée sur l'innovation et le développement de l'outil de travail conduira à une croissance artificielle.

Cette stratégie apparaît délétère. Les modèles économiques privilégiant les rachats sans projet industriel solide, dans le seul objectif de faire monter le chiffre d'affaires et la côte des actions reste une vision de court-terme, au seul profil d'intérêt minoritaires, et au détriment de la préservation des savoir-faire, des emplois et des compétences.

C'est là le signe d'une volonté inquiétante : l'État fait le choix de se séparer de leviers utiles au développement du pays.

Aussi, il souhaiterait savoir ce que le Gouvernement entend faire pour conserver un actionnariat public majoritaire, et s'opposer à la cession des parts de la SNCF et de la RATP au fonds de gestion Latour Capital.

- page 2424


En attente de réponse du Ministère auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé des transports

Soyez informé de la réponse

Si vous souhaitez être informé par courrier électronique lorsque la réponse sera publiée, renseignez votre courriel.

Les champs marqués d'un * sont obligatoires.


Exemple: nom@exemple.fr

Votre format :

Les informations qui vous concernent sont strictement destinées aux services du Sénat. En aucun cas, les informations que vous nous communiquez lors de votre inscription à cette liste ne seront utilisées à d'autres fins. Conformément à la loi "Informatique et Liberté" du 6 janvier 1978, vous disposez d'un droit d'accès et de rectification aux données vous concernant. Si vous souhaitez exercer ce droit envoyez un message à lettre-senat@senat.fr.

Page mise à jour le