Document précédentS'abonner à cette rechercheDocument suivant 

Question de M. Fabien Gay (Seine-Saint-Denis - CRCE-K) publiée le 30/05/2024

M. Fabien Gay attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie et de l'énergie sur la situation des sites de Nantes et Montoir-de-Bretagne du groupe General Electric Steam Power (GE).

En 2021, le groupe GE a scindé son conglomérat d'activités, situé en partie sur le sol européen, en trois entités distinctes, toutes ayant vocation à être cotées en bourse.

Alors qu'incidemment se déploie une réorganisation profonde des filières, il faut constater un remaniement des organigrammes des dirigeants en faveur des américains.

Pour la filière des éoliennes en mer, il n'y a plus aucun décideur dans le siège français, à Nantes ; tout semble désormais être piloté au niveau du groupe, à Boston.

En outre, la nomination, début 2024, du directeur général du segment des éoliennes en mer (en plus du segment des éoliennes terrestres) a envoyé un signal délétère aux salariés et salariées.

En effet, ce dernier a déjà réalisé deux plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) en 2023 au sein du segment des éoliennes terrestres, entraînant une réduction des effectifs français de 60 % ; plus globalement, il a piloté une diminution de 40 % des effectifs mondiaux sur cette division et a annoncé son intention d'appliquer les mêmes méthodes à la division des éoliennes en mer pour parvenir à un objectif de réduction des coûts fixes jusqu'à 250 millions, employant les termes de « restructuration agressive ».

Ainsi, la stratégie déployée par le groupe GE à l'égard de sa branche « éoliennes en mer » est source d'inquiétudes ; un gel des embauches a été annoncé officiellement sur les deux sites loiréens, et les effectifs de l'usine de Montoir-de-Bretagne vont passer de 939 à 489 personnes.

La direction annonce que seuls les prestataires, sous-traitants et intérimaires seraient concernés. Cependant, des réorganisations sont en cours et l'absorption de la branche « éoliennes en mer » par la branche « éoliennes terrestres » va se faire au détriment des personnels de la première entité. Des suppressions de postes, non encore annoncées, sont donc attendues.

En outre, passée l'année 2026, le carnet de commandes est vide alors que les procédures d'appels d'offres mettent plusieurs années à aboutir. Cependant, cette situation pourrait en réalité correspondre à un effet d'aubaine : alors que la filière vient d'être cotée en bourse, ces stocks pourront être mis sur le marché et faire monter la valeur de l'action, tout en réduisant dans le même temps la main-d'oeuvre.

Cette stratégie de désengagement massif adoptée par le groupe GE, motivée d'autant plus par les incitations fiscales prises par les États-Unis dans le cadre de « l'Inflation Reduction Act » (IRA), risque d'impacter lourdement les salariés de Montoir-de-Bretagne et de Nantes.

Cela s'accompagnerait d'une perte de milliers de compétences et de savoir-faire spécialisés sur le sol français et affaiblirait durement la filière française de l'éolien en mer, qui est pourtant un véritable levier dans la réalisation des objectifs de transition et de souveraineté énergétique.

Cette situation, à rebours des impératifs de la transition écologique et des annonces de réindustrialisation suppose donc l'intervention des pouvoirs publics.

Aussi, il aimerait savoir si le Gouvernement va intervenir auprès de GE afin de conserver l'expertise française pour le développement de l'éolien en mer, tout en s'assurant de la sauvegarde de l'outil industriel, des emplois et de la continuité d'activité sur ces deux sites, en attendant les lancements effectifs de nouveaux projets dans le cadre de la future programmation énergétique.

Enfin, il souhaiterait savoir si l'État compte fournir à ses services comme la direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) des moyens complémentaires pour permettre une diminution du temps de traitement des appels d'offres et des processus administratifs permettant le démarrage des projets.

- page 2400


En attente de réponse du Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie et de l'énergie

Soyez informé de la réponse

Si vous souhaitez être informé par courrier électronique lorsque la réponse sera publiée, renseignez votre courriel.

Les champs marqués d'un * sont obligatoires.


Exemple: nom@exemple.fr

Votre format :

Les informations qui vous concernent sont strictement destinées aux services du Sénat. En aucun cas, les informations que vous nous communiquez lors de votre inscription à cette liste ne seront utilisées à d'autres fins. Conformément à la loi "Informatique et Liberté" du 6 janvier 1978, vous disposez d'un droit d'accès et de rectification aux données vous concernant. Si vous souhaitez exercer ce droit envoyez un message à lettre-senat@senat.fr.

Page mise à jour le