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Question de Mme Marie-Claude Lermytte (Nord - Les Indépendants) publiée le 30/05/2024

Question posée en séance publique le 29/05/2024

M. le président. La parole est à Mme Marie-Claude Lermytte, pour le groupe Les Indépendants - République et Territoires.

Mme Marie-Claude Lermytte. Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, dans un message aux pharmaciens, la direction générale de la santé (DGS) a annoncé le mardi 23 avril le retrait du marché dans les prochaines semaines d'un vaccin antigrippal commercialisé par le laboratoire Sanofi. Baptisé Efluelda, ce vaccin, conçu pour les personnes les plus à risque et destiné aux plus de 65 ans, avait d'ores et déjà été commandé par nombre de pharmaciens.

Il ne s'agit que d'un exemple parmi d'autres. On pourrait évoquer la pénurie d'amoxicilline de cet hiver ou encore celles de médicaments pour les personnes diabétiques, qui sont des traitements du quotidien dont le manque peut grandement pénaliser les patients.

Le débat autour des difficultés d'approvisionnement est malheureusement récurrent. Plusieurs rapports parlementaires sur ce sujet - je pense notamment à celui de mon prédécesseur Jean-Pierre Decool - ont alerté les pouvoirs publics depuis plusieurs années.

Certains professionnels mettent en cause un prix d'achat trop bas dans notre pays, tandis que d'autres invoquent la faiblesse de la production en France et en Europe et sa concentration dans d'autres continents. Un problème d'accès aux molécules nécessaires à la fabrication de médicaments et la question de la répartition des stocks sont également soulevés.

Le risque de pénurie affecte nos pharmaciens, qui feront grève demain, mais pas seulement : tout le corps médical, du médecin aux établissements de santé, en passant bien sûr par les patients, est mis en difficulté lorsqu'une pénurie survient.

Monsieur le ministre, quelles causes avez-vous identifiées sur ces difficultés d'approvisionnement et quelles solutions envisagez-vous de mettre en oeuvre pour nous assurer une indépendance sanitaire ? (Applaudissements sur les travées du groupe INDEP.)

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Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé et des solidarités, chargé de la santé et de la prévention publiée le 30/05/2024

Réponse apportée en séance publique le 29/05/2024

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé de la santé et de la prévention.

M. Frédéric Valletoux, ministre délégué auprès de la ministre du travail, de la santé et des solidarités, chargé de la santé et de la prévention. Madame la sénatrice Marie-Claude Lermytte, votre question pointe une nouvelle fois la pression sur le marché des médicaments, qui affecte bien sûr les professionnels, mais surtout les Français dans leur ensemble, qui s'interrogent sur la nature de cette crise.

Il s'agit d'un sujet d'inquiétude pour tous et de mobilisation pour le Gouvernement. Je rappelle que les signalements de rupture de stock ou de risque de rupture de stock ont augmenté de plus de 30 % en un an.

Nous connaissons les causes de ce phénomène : la prévalence des épidémies hivernales, qui a pesé cette année ; la disponibilité des matières premières pour fabriquer de nombreux médicaments ; les tensions sur le marché mondial des médicaments, mais aussi sur les chaînes de fabrication et de distribution.

En février, Catherine Vautrin, Roland Lescure et moi-même avons présenté une feuille de route pour lutter contre les pénuries de médicaments en agissant sur toute la chaîne du médicament, grâce à l'engagement de l'ensemble des acteurs.

Nous avons pris des mesures pour fluidifier et sécuriser notre chaîne d'approvisionnement, notamment l'élaboration d'une liste de 450 médicaments essentiels, qui font l'objet d'un suivi renforcé, ou encore l'autorisation de production de certains médicaments en pharmacie, par exemple l'amoxicilline.

De plus, nous avons profité du sommet Choose France qui s'est tenu il y a quelques jours pour relocaliser la production de plusieurs médicaments dans notre pays. Cela s'inscrit dans une action au long cours qui a démarré dès 2017 et permet à la France, je tiens à le rappeler, d'être championne d'Europe de l'attractivité pour les investissements étrangers pour la cinquième année consécutive.

En matière de médicaments, cinq laboratoires étrangers ont annoncé le 13 mai lors de la dernière édition du sommet un investissement de 1,2 milliard d'euros, et Sanofi a annoncé qu'il investirait 1,1 milliard d'euros à Vitry-sur-Seine. Voilà des investissements qui permettront de relocaliser la production de plusieurs médicaments sur notre territoire. (M. François Patriat applaudit.)

M. le président. La parole est à Mme Marie-Claude Lermytte, pour la réplique.

Mme Marie-Claude Lermytte. Je tiens également à émettre un point d'alerte sur la vente en ligne de médicaments, qui préoccupe les pharmaciens. Il s'agit d'une question importante. (Applaudissements sur les travées du groupe INDEP.)

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