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Question de Mme Nadia Sollogoub (Nièvre - UC) publiée le 11/04/2024

Mme Nadia Sollogoub attire l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur les conséquences des choix de spécialité imposés lors de la terminale.
En effet, à l'issue de l'année de première, les lycéens doivent faire le choix restreint de deux spécialités. Cette limite empêche des changements d'orientation qui seraient souhaitables, autant pour les lycéens concernés qui affinent leur orientation professionnelle lors de la terminale que pour les besoins nationaux. Cette situation s'illustre notamment dans les cas suivants.
Un lycéen qui avait envisagé une carrière d'ingénieur aura, dans la majorité des cas, choisi comme spécialité les mathématiques et la physique-chimie. Cependant, si ce même lycéen choisit finalement, en fin de terminale, la filière médicale, il ne pourra pas intégrer le parcours accès santé spécifique (PASS), faute d'avoir pu maintenir la spécialité « sciences et vie de la terre ». De la même manière, un lycéen qui avait envisagé d'intégrer le PASS aura, dans la majorité des cas, choisi comme spécialités la physique chimie et les sciences de la vie et de la terre. Cependant, si ce même lycéen choisit finalement, en fin de terminale, la filière ingénieur, il ne pourra pas intégrer une classe préparatoire au cursus d'ingénieur, faute d'avoir pu maintenir la spécialité des mathématiques.
L'évolution du choix de filière par les lycéens lors de la terminale n'est pas anecdotique et doit être appréciée au regard du contexte national. Tous secteurs confondus, le besoin annuel de nouveaux ingénieurs est estimé entre 50 000 et 60 000 personnes tandis que la France n'en forme que 40 000 annuellement. Les besoins en médecine, toutes spécialités confondues, sont également connus de tous. Cette réalité et l'éveil, parfois tardif, des vocations, doivent être prises en compte.
Les lycéens qui en auraient la capacité pourraient être autorisés à maintenir trois spécialités. Aussi, elle demande s'il est prévu, dans un délai proche, de prendre en compte ces évolutions d'orientation lors de l'année de terminale. La motivation et le bien-être des étudiants sont des facteurs déterminants pour leur épanouissement et leur réussite professionnelle. Ces secteurs professionnels en tension ne pourraient qu'être bénéficiaires d'un tel aménagement.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 20/06/2024

Les élèves de la voie générale suivent trois spécialités en classe de première choisies parmi treize spécialités, et en retiennent deux pour la classe de terminale. Ainsi, tous les élèves disposent d'un emploi du temps soutenable. Les programmes des deux spécialités suivies en terminale sont pensés pour faciliter la poursuite d'études des élèves dans ces domaines. Néanmoins, s'ils construisent progressivement leur parcours, les élèves ne sont pour autant pas enfermés dans des choix irréversibles. Les enseignements optionnels proposés en cycle terminal leur permettent d'apporter une coloration plus fine à leur parcours ou de prolonger l'étude d'un enseignement. Ainsi, en première, des enseignements optionnels de langues, d'arts, de sport sont proposés. En terminale, le lycéen a aussi la possibilité de suivre un enseignement optionnel de mathématiques ou de droit et grands enjeux du monde contemporain (DGEMC) qui peut compléter utilement le choix de spécialités. Par ailleurs, les établissements de l'enseignement supérieur se sont désormais pleinement approprié les évolutions du baccalauréat. Ainsi, la plateforme Parcoursup propose un onglet « comprendre les critères d'analyse des candidatures » complété par les formations, qui précise aux lycéens les spécialités conseillées pour y réussir. Souvent deux spécialités sont conseillées sur les trois de première et une seule est conseillée sur les deux de terminale permettant ainsi une variété des profils d'étudiants. Par ailleurs, une partie des établissements de l'enseignement supérieur s'appuie sur le dispositif de réussite « OUI-SI ». Ce parcours est proposé aux candidats qui ont besoin de consolider ou renforcer certaines compétences nécessaires pour suivre et réussir dans la formation visée et sont ainsi accompagnés en cas de vocation tardive. Ainsi, le lycéen entame la réflexion sur son orientation en classe de seconde, construit son parcours progressivement en cycle terminal par des choix de spécialités et le cas échéant d'enseignements optionnels. Ces choix n'enferment pas l'élève qui, si sa vocation est plus tardive, peut se saisir des modalités mises en place par les établissements de l'enseignement supérieur. Enfin, l'instauration d'un stage d'observation en fin de seconde à compter de 2024 a pour objectif de contribuer à la réflexion du jeune sur son orientation par une approche concrète sur les métiers et les formations y menant.

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