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Question de M. Khalifé Khalifé (Moselle - Les Républicains-A) publiée le 23/05/2024

Question posée en séance publique le 22/05/2024

M. le président. La parole est à M. Khalifé Khalifé, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Khalifé Khalifé. Monsieur le Premier ministre, je me permets d'attirer votre attention sur la situation particulièrement préoccupante des salariés de la centrale de Saint-Avold, en Moselle, salariés dont je salue ici le sens des responsabilités et le dévouement. Rappelons que, au plus fort de la crise énergétique, ils avaient accepté, trois mois seulement après avoir été licenciés pour fermeture du site sur décision de l'État, d'y revenir pour sécuriser le système électrique national.

Alors que le Président de la République s'est engagé à soutenir la reconversion du site, aucune perspective gouvernementale ne semble en vue à ce jour.

Depuis, les salariés attendent du Gouvernement une feuille de route claire sur la conversion du charbon à la biomasse et sur la réindustrialisation par l'hydrogène, investissements dans les énergies vertes que l'exploitant actuel est prêt à réaliser.

Désormais, le temps presse, l'échéance de 2025 approche et c'est tout un territoire, ses élus et les entreprises partenaires qui sont mobilisés pour ce projet, afin de tourner définitivement la page du charbon.

Monsieur le Premier ministre, allez-vous nous confirmer l'engagement total du Gouvernement dans ce projet ? Quel avenir pouvez-vous annoncer concrètement aux salariés de la centrale pour rassurer l'ensemble de ce territoire mosellan ?

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Réponse du Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie et de l'énergie publiée le 23/05/2024

Réponse apportée en séance publique le 22/05/2024

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé de l'industrie et de l'énergie.

M. Roland Lescure, ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie et de l'énergie. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Khalifé, je vous remercie, d'abord, de votre engagement dans votre territoire sur ce sujet extrêmement important.

Depuis quinze jours, les candidats aux élections européennes défilent comme à Gravelotte...

M. Mickaël Vallet. Comme à Gravelines ! (Sourires.)

M. Roland Lescure, ministre délégué. ... dans votre territoire pour faire part de leur solution miracle pour l'avenir de cette centrale à charbon.

Pour votre part, vous étiez auprès des salariés du territoire avant les élections européennes, et je ne doute pas que vous y serez encore après. J'espère que je le serai aussi !

Vous le savez, le Président de la République a annoncé la fermeture et la sortie du charbon d'ici à 2027. C'est un impératif écologique. Comme je l'ai dit tout à l'heure, impératif écologique peut rimer avec stratégie industrielle de développement dans les territoires. C'est ce que nous ferons.

C'est ce qui a été fait au Havre, où la fermeture de la centrale à charbon s'est accompagnée de perspectives industrielles et d'emplois pour chacun des salariés concernés. C'est ce que nous ferons à Cordemais, c'est ce que nous ferons à Gardanne et ce que nous ferons à Saint-Avold également. Je m'y engage.

Nous sommes en contact étroit avec les salariés, avec l'entreprise, avec les élus. Je serais d'ailleurs très heureux d'en parler directement avec vous durant un peu plus de temps que les deux minutes qui me sont imparties aujourd'hui, de manière à pouvoir évoquer l'avenir.

Je souhaite que nous envisagions cet avenir sérieusement, et que nous le fassions avec, pour seule boussole, des projets économiques rentables, viables, disponibles rapidement, puisque nous souhaitons fermer les centrales à charbon d'ici à 2027, et ayant un effet important sur l'emploi et un impact positif sur le territoire.

Vous avez mentionné certains de ces projets ; nous les étudierons. Comme vous le savez, d'autres existent : dans la transition écologique, dans le recyclage du plastique... Nous allons tout examiner, avec, pour seule boussole, je le répète, l'avenir durable de ce territoire.

Oui, nous pouvons redonner un avenir à certains territoires grâce à la transition écologique. Contrairement à ce que certains affirment, la transition écologique doit être une opportunité industrielle. Elle doit l'être partout en France, et elle le sera à Saint-Avold. Je m'y engage.

M. le président. La parole est à M. Khalifé Khalifé, pour la réplique.

M. Khalifé Khalifé. Monsieur le ministre, j'ai envie de vous croire. Je pense que vos propos sont sincères ; nous verrons bien !

Je suis prêt à en discuter vraiment avec vous, parce que ce territoire frontalier a assez souffert. Il ne peut plus encore souffrir. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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