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Question de M. Laurent Burgoa (Gard - Les Républicains) publiée le 30/05/2024

Question posée en séance publique le 29/05/2024

M. le président. La parole est à M. Laurent Burgoa, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Laurent Burgoa. Monsieur le ministre, le président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale souhaite désindexer les pensions de retraite. Soutenez-vous cette initiative malgré la forte inflation que subissent déjà nos retraités ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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Réponse du Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie et de l'énergie publiée le 30/05/2024

Réponse apportée en séance publique le 29/05/2024

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé de l'industrie et de l'énergie.

M. Roland Lescure, ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie et de l'énergie. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, je vous prie tout d'abord d'excuser Bruno Le Maire, qui est retenu, mais qui aura l'occasion de répondre à toutes les questions que vous vous posez sur les finances publiques dès demain à neuf heures trente. (Marques d'ironie sur les travées du groupe Les Républicains.)

En ce qui concerne votre question courte, monsieur le sénateur, dont j'imagine qu'elle appelle une réponse un peu plus longue (Sourires.), je voudrais vous dire deux choses.

Tout d'abord, il n'y a pas de plan caché. Nous sommes en période de campagne électorale et j'entends certains, ici ou là, nous prêter des intentions cachées. Il n'y en a pas, et si nous souhaitions éviter les discussions difficiles à cause de la campagne électorale, je ne pense pas que le Premier ministre aurait annoncé dimanche dernier une réforme courageuse de l'assurance chômage (Marques d'ironie sur les travées des groupes SER, GEST et CRCE-K. - M. Fabien Gay s'exclame.), dont j'espère que vous la soutiendrez tous et qui nous permettra de poursuivre notre route vers le plein emploi.

Ensuite, comme vous l'avez dit, l'inflation a touché tout le monde, y compris nos retraités. Nous sommes le Gouvernement qui a réindexé les retraites sur l'inflation. Depuis le mois de juillet 2022, c'est-à-dire en deux ans, les retraites ont augmenté de 10 %. Rien que pour l'année 2024, cela représente une dépense supplémentaire de 15 milliards d'euros, que nous assumons totalement, car elle protège nos retraités contre l'inflation qui nous a tous touchés.

En ce qui concerne l'avenir, le processus habituel se poursuivra : le budget sera présenté au mois de septembre ; d'ici là, les groupes parlementaires seront consultés et appelés à nous faire part des mesures qu'ils souhaitent voir appliquer. N'hésitez pas à formuler des propositions tout au long de l'été. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à M. Laurent Burgoa, pour la réplique.

M. Laurent Burgoa. Il semble qu'en sept ans à la tête de nos finances publiques, le Gouvernement n'ait toujours pas entrepris de réforme de fond. Vous en êtes restés aux coups de rabot successifs, sans vision de long terme.

Vous vous êtes déjà attaqué à nos collectivités en supprimant la taxe d'habitation, puis une partie de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). Nos élus locaux sont toujours plus mis à contribution, bien qu'ils ne portent aucune responsabilité dans la dérive des finances publiques.

Vous estimez que nos retraités, comme nos collectivités, sont bien trop riches et qu'ils doivent désormais se serrer la ceinture. Quand arrêterez-vous de mener cette politique des boucs émissaires ?

En sous-entendant que les retraités vivraient trop bien, vous creusez un fossé intergénérationnel. Vous laissez penser aux jeunes générations qui travaillent que leurs aînés vivent dans l'opulence. En entendant un tel discours, comment voulez-vous qu'un jeune qui entre dans la vie active ne regarde pas son aîné avec défiance ?

Soyez-en sûr, le fossé que vous creusez fera le lit du populisme qui, je le crains, s'exprimera une fois de plus lors des prochaines élections européennes.

Ne serait-il pas préférable de s'attaquer aux lourdeurs administratives qui tuent les bonnes volontés, étouffent les citoyens et découragent nos élus locaux ?

M. Roland Lescure, ministre délégué. Faites-moi la liste !

M. Laurent Burgoa. Ne serait-il pas préférable de rassembler les Français, de mettre fin aux discours néfastes et à la politique des boucs émissaires, qui ne font que diviser notre pays ?

Monsieur le ministre, le mal que vous faites à notre cohésion sociale sera toujours supérieur aux économies que vous croyez faire. Pensez-y ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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