Document précédentS'abonner à cette rechercheDocument suivant 

Question de Mme Mélanie Vogel (Français établis hors de France - GEST) publiée le 06/06/2024

Mme Mélanie Vogel interpelle Mme la secrétaire d'État auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer et du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargée de la ville, et auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer, chargée de la citoyenneté sur la dégradation délétère de l'accompagnement par les travailleurs sociaux dans les quartiers prioritaires de la ville.

Atterrée par le défaut de soutien croissant des citoyennes et citoyens qui en ont besoin, elle lui fait part de sa profonde préoccupation du désinvestissement de l'État du travail social. Elle rappelle que le métier connaît une crise d'attractivité catastrophique en France, bien illustrée par le livre blanc du haut conseil du travail social qui confirme que : « Jamais dans son histoire le secteur du travail social n'a connu une crise d'attractivité aussi intense », constat corroboré par les chiffres : 70 % des établissements rencontrent des difficultés de recrutement et 30 000 postes sont vacants.

Parmi les effets de l'état catastrophique du travail social, elle lui rappelle que, selon le rapport sénatorial sur les émeutes de juin 2023, l'isolement économique et social des quartiers prioritaires de la ville (QPV) figure au premier rang des causes de la colère qui s'est exprimée.

En effet, selon l'observatoire des politiques de ville (ONPV), le taux de pauvreté était trois fois supérieur au taux national dans les QPV en 2023, 55,3 % des enfants y vivaient en situation de pauvreté, et le taux de chômage y était de 1,9 à 2,7 fois supérieur au taux national entre 1999 et 2019. Toujours selon l'ONPV, le taux d'intérim est également 3 fois supérieur, à 6,1 %, en 2023 et les jeunes des QPV sont 2,5 fois plus souvent hors du marché du travail que les jeunes hors QPV. Elle lui rappelle que les élèves en QPV souffrent d'1,5 fois plus de retard scolaire que les élèves hors QPV. De surcroît, les jeunes non scolarisés, ni en emploi, ni en formation (NEETs) représentent 25 % des 15-29 ans en QPV contre 12 % des jeunes en milieu urbain en général.

Elle s'interroge sur les actions du Gouvernement pour corriger ces inégalités. En effet, la Cour des comptes démontre également que plusieurs programmes qui auraient pu être utilisés comme leviers n'ont pas été orientés vers les QPV où les dépenses étaient même particulièrement faibles. Ainsi seuls 0,8 Md euros du programme Travail et emploi ont été dépensés en faveur de l'emploi des habitants des QPV, soit moins que leur proportion parmi les demandeuses et demandeurs d'emploi. De même, seulement 9 % du programme #1jeune1solution a bénéficié aux jeunes résidant dans un QPV, ce qui est inférieur à la proportion de jeunes résidant en QPV sur le territoire national.

Profondément préoccupée par l'isolement social et économique des quartiers prioritaires de la ville, elle aimerait connaître le nombre de travailleurs sociaux opérant dans les QPV, le nombre de postes de travailleurs sociaux non pourvus, le ratio habitants-travailleurs sociaux comparé au ratio national et dans quels territoires le nombre de travailleurs sociaux a diminué sur les dix dernières années.

Enfin, inquiète des annonces répétées de membres du Gouvernement à l'encontre des jeunes issus de quartiers prioritaires de la ville, elle lui demande ce que le Gouvernement compte faire pour soutenir l'embauche des travailleurs sociaux dans les quartiers prioritaires de la ville, pour améliorer leurs conditions de travail et pour lutter contre l'isolement des quartiers prioritaires.

- page 2616


En attente de réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer et du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de la ville, et auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer, chargé de la citoyenneté

Soyez informé de la réponse

Si vous souhaitez être informé par courrier électronique lorsque la réponse sera publiée, renseignez votre courriel.

Les champs marqués d'un * sont obligatoires.


Exemple: nom@exemple.fr

Votre format :

Les informations qui vous concernent sont strictement destinées aux services du Sénat. En aucun cas, les informations que vous nous communiquez lors de votre inscription à cette liste ne seront utilisées à d'autres fins. Conformément à la loi "Informatique et Liberté" du 6 janvier 1978, vous disposez d'un droit d'accès et de rectification aux données vous concernant. Si vous souhaitez exercer ce droit envoyez un message à lettre-senat@senat.fr.

Page mise à jour le