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Question de M. Sebastien Pla (Aude - SER) publiée le 30/05/2024

M. Sebastien Pla interpelle Mme la ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur la mobilisation des personnels de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur le 6 mai 2024 face à une réforme qu'ils jugent précipitée et dont ils réclament le report immédiat dans la mesure où elle menace la survie de tous les sites des instituts nationaux supérieurs du professorat et de l'éducation (INSPE) comme la qualité des cycles de formation.
Il souligne que moins de 4 ans après la précédente réforme, l'annonce en avril 2024 d'une nouvelle réforme applicable, dès septembre, ne permet pas d'associer les acteurs de l'éducation dans des conditions de dialogue social et démocratique acceptables.
Il pointe que si le Gouvernement veut voir dans la réforme de la formation initiale qu'il propose la solution à la crise de recrutement, il ne doit pour autant pas éluder les effets délétères de la réforme précédente et notamment de l'accès au concours, imposant aux étudiants une dernière année de formation intenable qui a engagé un assèchement du « vivier » de candidats à la profession d'enseignant.
Il lui signale ainsi que l'équipe enseignante de la faculté d'éducation du site de Carcassonne, dans l'Aude, exprime son mécontentement légitime face à une réforme « imposée par voie d'annonce médiatique, sans concertation des principaux intéressés, dans le plus grand mépris des étudiants ».
Les enseignants mobilisés pointent en effet de graves imprécisions concernant l'articulation entre les futures « écoles normales du 21ème siècle » (ENSP) et les composantes universitaires comme l'INSPE, et l'avenir de tous leurs personnels. Ils dénoncent un manque de visibilité sur les modalités et le financement des modules de préparation aux concours pour la rentrée 2024, sur le nombre de postes, sur le nombre d'années de transition, tout autant que sur les conditions de rémunération durant le master.
Ils dénoncent par ailleurs le caractère trop universitaire de la formation à venir, tant sur la gouvernance que sur les contenus et les diplômes délivrés, faisant craindre que les formateurs et formatrices deviennent de simples exécutants de maquettes ne répondant plus aux enjeux éducatifs.
Il précise d'ailleurs que cette réforme emporte, selon l'auteur de « Je suis un pédagogiste » un risque de « formatage » voire de « caporalisation des enseignants » contraints d' « appliquer les instructions officielles mais aussi les « bonnes pratiques » définies par les experts et les méthodes pédagogiques contrôlées par l'inspection », là où ceux-ci auraient « besoin d'autonomie (...) et d'une formation qui les place dans une posture réflexive d'experts de leurs pratiques en tant qu'« ingénieurs » pédagogiques ».
Face à la crise d'attractivité que traverse l'éducation nationale, il lui signale qu'ici l'avenir de l'éducation publique est en jeu puisque les professeurs recrutés demain sont ceux qui éduqueront les futurs adultes du XXIème siècle. De tels défis ne sauraient, selon lui, souffrir d'une réforme adoptée dans la précipitation, sans concertation ni moyens supplémentaires.
Dans des conditions budgétaires contraintes en raison du déficit public actuel abyssal, il doute qu'elle dispose de moyens supplémentaires pour mener une telle réforme.
Il lui demande en conséquence d'interrompre cette réforme à marche forcée et ce calendrier imposé et si elle prévoit, notamment, de se pencher sur l'enjeu des rémunérations comme sur les conséquences pour la fidélisation des enseignants, des recours à des enseignants contractuels affectés là où on a besoin d'eux, et non pas là où ils pourraient se former dans de bonnes conditions, pour le devenir du métier d'enseignant comme celui des jeunes qui leur sont confiés.

- page 2391

Transmise au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche


En attente de réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche

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