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Question de M. Roger Karoutchi (Hauts-de-Seine - Les Républicains) publiée le 23/05/2024

Question posée en séance publique le 22/05/2024

M. le président. La parole est à M. Roger Karoutchi, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Roger Karoutchi. Monsieur le ministre, internationalement, la parole de la France s'est toujours inscrite dans la lutte contre l'obscurantisme et pour la démocratie. Avez-vous le sentiment que c'est toujours le cas aujourd'hui ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC.)

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Réponse du Ministère auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé de l'Europe publiée le 23/05/2024

Réponse apportée en séance publique le 22/05/2024

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé de l'Europe.

M. Jean-Noël Barrot, ministre délégué auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé de l'Europe. Monsieur le sénateur Karoutchi, me voilà abonné aux questions courtes ! (Sourires.)

Oui, la France tient son rang de grande puissance d'équilibre, que l'on considère la situation au Proche-Orient, le front ukrainien ou tous les théâtres où nous sommes amenés à prendre position.

Je vous prie d'excuser de nouveau M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, qui se trouve précisément avec ses homologues allemand et polonais pour porter, dans ce Triangle de Weimar ainsi réactivé, la voix d'équilibre qui est celle de la France.

Pour ce qui concerne la situation au Proche-Orient, c'est bien le Président de la République, lors du dernier Conseil européen, qui a amené nos partenaires à parler d'une seule voix pour tout à la fois dénoncer la situation des otages dans la bande de Gaza, appeler à une trêve humanitaire conduisant à un cessez-le-feu durable, appeler à ce que l'acheminement de l'aide humanitaire puisse se faire sans entraves et enfin appeler à ce que des sanctions puissent être prises - nous l'avons fait au niveau national - à l'encontre des dirigeants du Hamas comme à l'encontre des colons extrémistes violents.

C'est cette voix d'équilibre que porte le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, que porte le Président de la République, et qui, à mon sens, est entendue partout dans le monde. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à M. Roger Karoutchi, pour la réplique.

M. Roger Karoutchi. À force de « en même temps », plus personne ne vous entend.

L'ONU, ce « machin », comme disait de Gaulle, a beaucoup évolué : un forum du Conseil des droits de l'homme présidé par l'Iran, la Commission de la condition de la femme présidée par l'Arabie saoudite, tandis que le rapporteur du Comité spécial de la décolonisation est le représentant de la Syrie de Bachar al-Assad, comité qui, d'ailleurs, demande régulièrement l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie.

Le secrétaire général a demandé une minute de silence pour le boucher de Téhéran. Visiblement, l'ambassadeur de France y a participé volontiers.

Vous nous dites que nous avons présenté les condoléances de la France pour des raisons protocolaires. Franchement, il y a des messages que l'on entend plus ou moins bien. Que pensent les femmes iraniennes ? Que pense l'opposition démocratique iranienne ? Que pensent tous les jeunes Iraniens d'un tel message ? (Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains, UC et INDEP, ainsi que sur des travées du groupe SER.) La France obséquieuse avec l'obscurantisme, c'est non !

La France, c'est aussi la voix de la démocratie. Vous me dites que le communiqué du Quai d'Orsay sur la demande du procureur de la CPI est institutionnel. S'il n'est qu'institutionnel, il ne fallait pas le faire ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. - M. Loïc Hervé applaudit également.)

Rappeler que la France respecte l'indépendance de la CPI n'est d'aucune utilité. Nous espérons bien que tel est toujours le cas, et pas juste ce soir-là, à minuit et quart ! Aviez-vous honte de ce communiqué pour le publier nuitamment ?

Ne mettez pas sur le même plan, quels que soient les commentaires des uns et des autres sur le gouvernement de M. Netanyahou, un État démocratique avec des instances élues et une organisation terroriste qui a assassiné. (Bravo ! et applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC.)

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