Fermetures des classes préparatoires aux grandes écoles

Question de Mme Laure Darcos (Essonne - Les Indépendants) publiée le 18/01/2024

Mme Laure Darcos appelle l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse, des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques sur la décision du rectorat de Paris de fermer quatre classes préparatoires aux grandes écoles à la rentrée 2024. Sont concernées les classes économiques et commerciales générales (ECG) du lycée Jacques Decour, adaptation technicien supérieur de biologie (ATS Bio) du lycée Pierre-Gilles de Gennes, hypokhâgne du lycée Lamartine et khâgne du lycée Chaptal. Ces quatre classes sont complètes ou quasi-complètes, certaines d'entre elles accueillent massivement des jeunes filles ou des élèves boursiers du secondaire, issus des départements de petite et grande couronnes parisiennes. La filière ATS, composée de titulaires d'un brevet de technicien supérieur (BTS) ou d'un diplôme universitaire de technologie (DUT), est un fer de lance de la promotion sociale. Alors que les effectifs nationaux des classes préparatoires aux grandes écoles étaient en nette augmentation à la rentrée 2023, ce qui atteste l'attrait suscité par cette voie de formation d'excellence, modèle républicain de réussite caractérisé par la gratuité, la qualité des enseignements et le taux d'encadrement significatif, il est paradoxal de les déconstruire en réduisant leurs capacités d'accueil par des décisions inadéquates. Particulièrement préoccupée par cette situation, elle lui rappelle que les classes préparatoires aux grandes écoles jouent un rôle crucial pour l'égalité des chances et donnent accès à un enseignement supérieur de qualité aux jeunes filles et aux élèves les moins favorisés. En Essonne, plusieurs grandes écoles du plateau de Saclay bénéficient de l'apport de ces jeunes gens. C'est pourquoi elle lui demande de les conforter plutôt que de les supprimer au nom d'une logique économique qui ne saurait prévaloir en matière d'éducation.

Publiée dans le JO Sénat du 18/01/2024 - page 182

Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse

Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 13/06/2024

À la rentrée scolaire 2023, l'académie de Paris scolarise près de 12 500 élèves dans ses classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), ce qui représente 17,9 % des élèves de CPGE de l'ensemble du pays. Eu égard à ce contexte bien spécifique, l'offre doit être régulièrement ajustée aux réalités du terrain à l'échelle de l'académie de Paris. Cette offre n'est ni déconstruite ni appauvrie. A la prochaine rentrée, seront ainsi ouvertes une classe de première année « Technologie et sciences industrielles » (TSI) pour bacheliers professionnels au lycée Chaptal et une classe de première année « économique et commerciale pour bacheliers professionnels » au lycée Elisa Lemonnier. Par ailleurs, les classes de première année « Lettres » au lycée Lamartine et « économique et commerciale générale » (ECG) au lycée Jacques Decour, ainsi que la classe de deuxième année « Lettres ENS Lyon sciences humaines » au lycée Chaptal sont maintenues à la rentrée scolaire 2024. Parallèlement, suite à la réforme du concours d'accès aux écoles agronomiques ou vétérinaires portée par le ministère chargé de l'agriculture, la fermeture de la classe ATS biologie du lycée Gilles de Gennes (ENCPB) à la rentrée scolaire 2024 a été confirmée. Il s'agit de renforcer la mixité sociale au sein de CPGE existantes ou à créer. A titre d'exemple, l'ouverture d'une ECT Pro au lycée Elisa Lemonnier vise des bacheliers tertiaires en première année, avec la possibilité de compléter avec des bacheliers technologiques ; une offre qui n'existe pas actuellement en Ile-de-France et est seulement présente dans 4 académies. L'ouverture d'une TSI pro au lycée Chaptal s'intègre dans cette même dynamique. En synthèse, l'offre post-bac doit évoluer au risque sinon de ne pas atteindre les objectifs fixés : poursuivre un modèle efficient au service de la réussite des élèves, accroitre la mixité sociale et s'adapter aux nombres d'inscrits.

Publiée dans le JO Sénat du 13/06/2024 - page 2779