Proposition de loi Trajectoire de réduction de l'artificialisation concertée avec les élus locaux
Direction de la Séance
N°67
5 mars 2025
(1ère lecture)
(PROCÉDURE ACCÉLÉRÉE)
(n° 373 , 372 , 350)
AMENDEMENT
C | |
---|---|
G |
présenté par
M. GENET
ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 6
Après l’article 6
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le 6° du III de l’article 194 de la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Pour la tranche mentionnée au 2° du présent III, la consommation d’espace résultant des projets d’infrastructures permettant la gestion et le stockage des déchets n’est pas comptabilisé dans la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers dès lors qu’elles sont soumises à la réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement et tenues d’une obligation de remise en état à la fin de leur exploitation. »
Objet
Dans un souci de cohérence entre les di érents objectifs poursuivis par la transition écologique
(réduction des émissions de CO2, préservation des ressources, restauration de la biodiversité…),
le présent amendement vise à exclure de la comptabilité ZAN les infrastructures permettant la
gestion et le stockage des déchets. En e et, ces installations, en tant qu’ICPE (Installation
Classées pour la Protection de l’Environnement) sont d’ores et déjà soumises à un régime
d’autorisation environnementale, ce qui conditionne de fait leur activité à une durée limitée dans
le temps (exemple 10 en moyenne pour une ISDI). À la fin de celle-ci, le dernier exploitant est tenu
à une obligation de remise en état du site.
En 2020, 310 millions de tonnes de déchets ont été générées en France. Les déchets minéraux
non dangereux représentent les deux tiers des déchets produits, soit 205 Mt. Le secteur de la
construction est à l’origine de 69% de ces déchets. En 2020, tous déchets confondus, 54 % des
déchets ont été recyclés contre 48 % en 2010. En ajoutant le remblayage pour les déchets
minéraux, le taux de valorisation des déchets inertes s’élève, quant à lui, à 74 % (source :
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/economie/article/les-dechets#Ce-que-l-on-
sait-des-dechets-de-la-France).
Or, les activités de valorisation de déchets sont aujourd’hui menacées par la raréfaction du
foncier disponible dans tous les territoires. En e et, parmi les arbitrages opérés par les acteurs
locaux, la mobilisation du foncier au service du recyclage des matériaux paraît nécessairement
moins prioritaire que le développement de l’économie ou des services. La création de nouvelles
plateformes de valorisation de déchets s’avère pourtant indispensables au retraitement et à la
reformulation de nombreux des matériaux (ex. lavage, concassage, criblage, etc), L’objectif de
réutilisation des matériaux construction constitue un impératif écologique pour réduire les
émissions de CO2 et préserver les ressources naturelles, aussi essentiel que la limitation de la
consommation du foncier.
Au-delà de la réutilisation des déchets dans la construction, le manque d’infrastructures de
traitement de déchets inertes dans les territoires risque de considérablement freiner les
opérations de désartificialisation et de renaturation, car ces opérations nécessitent des exutoires
1/2pour assurer le traitement des volumes de terres excavées et ains permettre une réhabilitation
optimale des sols.
Ce manque d’exutoire risque également d’entraver le développement des technosols (sol
reconstitué retrouvant ses fonctions essentielles) qui représente un potentiel majeur pour la
désartificialisation. De même, le développement des bétons poreux (issu de di érents matériaux
inertes comme le sable ou les granulats) risque d’être entravé, alors même que son utilisation à
démontrer son e icacité en matière de captation rapide de la ressource en eau.
C’est pourquoi le présent amendement propose d’exclure de la comptabilité ZAN ce type
d’infrastructures
Cet amendement a été travaillé en lien avec la Fédération française du bâtiment.