Projet de loi Projet de loi de finances pour 2025

Direction de la Séance

N°II-1329 rect. quinquies

3 décembre 2024

(1ère lecture)

SECONDE PARTIE

MISSION OUTRE-MER

(n° 143 , 144 , 145, 150)


AMENDEMENT

C
G  
En attente de recevabilité financière

présenté par

M. THÉOPHILE, Mme PHINERA-HORTH, MM. BUIS, OMAR OILI, BUVAL, PATIENT, ROHFRITSCH et FOUASSIN et Mme NADILLE


Article 42 (crédits de la mission)

(État B)

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Modifier ainsi les crédits des programmes :

(en euros)

Programmes

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Emploi outre-mer

dont titre 2

 

3 000 000

 

3 000 000

Conditions de vie outre-mer

3 000 000

 

3 000 000

 

TOTAL

3 000 000

3 000 000

3 000 000

3 000 000

SOLDE

0

0

Objet

La France fait face à une véritable explosion des maladies chroniques, qui représentent aujourd’hui une part considérable de la charge sanitaire et économique du pays. Environ 20 millions de Français sont touchés par une ou plusieurs pathologies chroniques, parmi lesquelles le diabète, l’hypertension artérielle, les maladies cardiovasculaires et respiratoires. Ces affections ne sont pas uniquement des maladies individuelles  ; elles reflètent également des problématiques collectives liées aux évolutions de notre mode de vie  : sédentarité croissante, alimentation industrielle riche en sucres et en graisses, et vieillissement de la population.

Malgré les efforts engagés, ces pathologies continuent de croître à un rythme inquiétant, menaçant directement la qualité de vie de nos concitoyens et le bon fonctionnement de notre système de santé. L’invitation lancée récemment par le ministère de la Santé à 21 millions de Français pour réaliser un bilan de prévention gratuit témoigne de l’urgence d’agir. mais les défis sont immenses  : la prévention reste insuffisamment financée, et les inégalités territoriales fragilisent encore plus les populations les plus vulnérables.

Par ailleurs, les départements et régions d’outre-mer illustrent tragiquement ces enjeux. La prévalence des maladies chroniques y est bien plus élevée qu’en métropole  : 9,72  % de la population est traitée pour le diabète à La Réunion, 8,90  % en Guadeloupe, et 7,89  % en Martinique, contre environ 5,6  % en métropole. Ces chiffres traduisent une véritable crise sanitaire.

Plusieurs facteurs expliquent ce déséquilibre  : une alimentation ultraprocessée souvent plus sucrée, malgré les cadres législatifs existants  ; des écarts socio-économiques marqués, avec des taux de précarité bien supérieurs à la moyenne nationale  ; et un accès encore insuffisant à des structures de prévention et de soins. Ces réalités s’accompagnent d’un impact lourd sur le quotidien des habitants  : complications cardiovasculaires, amputations liées au diabète et, surtout, une espérance de vie en mauvaise santé qui diminue. Il s’agit d’une double peine pour des territoires déjà marqués par des inégalités structurelles.

Face à ces constats, il est impératif d’amplifier les efforts en matière de prévention, d’éducation à la santé et de prise en charge anticipée. L’abondement de 3 millions d’euros au programme « conditions de vie en outre-mer  » du PLF 2025 répond à cette exigence.

Ces crédits pourront permettre de renforcer les campagnes de prévention ciblées, notamment dans les DROM, où les besoins sont criants  ; de développer des dispositifs innovants de dépistage précoce, en intégrant mieux les professionnels de santé locaux  ; d’améliorer l’éducation thérapeutique des patients, pour leur offrir des outils concrets d’autonomie face à leur maladie  ; et d’accompagner les collectivités locales, afin qu’elles mettent en place des solutions adaptées à leur contexte socio-économique.

Cet investissement, bien que modeste au regard des enjeux, pourrait transformer durablement la trajectoire de santé publique, tout en réduisant les coûts à long terme. Prévenir aujourd’hui, c’est éviter des dépenses exponentielles demain. En abondant ce programme, l’État envoie un signal fort  : celui de son engagement pour protéger la santé de tous les Français, sans exception, et pour réduire les fractures sanitaires qui pèsent sur nos territoires les plus fragiles.

Afin d’assurer sa recevabilité financière, cet amendement abonde de 3 millions d'euros le programme « conditions de vie en outre-mer », compensé par une diminution d’autant sur le programme « emploi outre-mer »



NB :La présente rectification porte sur la liste des signataires.