Projet de loi Projet de loi de finances pour 2025

Direction de la Séance

N°I-350 rect.

22 novembre 2024

(1ère lecture)

PREMIÈRE PARTIE

(n° 143 , 144 )


AMENDEMENT

C Défavorable
G Défavorable
Rejeté

présenté par

M. LEVI, Mme SOLLOGOUB, MM. BONHOMME et CANÉVET, Mme VERMEILLET, MM. DELCROS, LONGEOT, HENNO, HOUPERT, LAUGIER, FARGEOT, KLINGER, PELLEVAT, HINGRAY, Jean-Michel ARNAUD et CAMBIER, Mmes BILLON et Olivia RICHARD, M. COURTIAL et Mme HERZOG


ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 19

Après l’article 19

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

I. – L’article L. 241-6-2 du code de la sécurité sociale est complété par un alinéa ainsi rédigé :

« …° Une fraction du produit des droits de mutation à titre gratuit fixée chaque année dans la loi de financement de la sécurité sociale. »

II. – La perte de recettes résultant pour les collectivités territoriales du I est compensée, à due concurrence, par une majoration de la dotation globale de fonctionnement.

III. – La perte de recettes résultant pour l’État du paragraphe précédent est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

Objet

Les besoins financiers pour soutenir les établissements et services accompagnant des personnes âgées ont été évalués à environ 10 Md € d'ici la fin de la décennie (rapport Libault). Il s'agit à la fois d'améliorer l'offre existante qui se trouve aujourd'hui en grande difficulté et de la développer pour faire face à l'évolution démographique, et il faut donc programmer la croissance de l'offre. Le secteur doit recruter massivement, améliorer le niveau de qualification et les perspectives professionnelles d'évolution des professionnels et investir dans les nouvelles technologies et la rénovation des structures d'hébergement.

Il y a donc un important besoin de financement qui s'ajoute à la nécessité de conforter nombre d'établissements et de services à court terme pour éviter une réduction de l'offre qui serait dramatique. Les solutions de financement aujourd'hui identifiées (hausse de la CSG, fin de l'abattement pour frais professionnels des personnes retraitées) sont difficilement praticables, car elles reviendraient à réduire le pouvoir d'achat.

A contrario, le vieillissement de la population dans un contexte où le patrimoine a doublé en 15 ans permettrait de manière assez indolore de générer une recette fiscale significative, ce qui en fait un outil tout particulièrement adapté et dynamique pour financer la politique grand âge avec un lien générationnel évident. Par ailleurs, l'extrême concentration des successions rend de fait ce prélèvement totalement indolore pour 95 % de la population.

Aussi, la piste consistant à affecter une fraction des recettes fiscales issues des droits de mutation à titre gratuit à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) qui finance la nouvelle Branche autonomie créée en 2021 apparaît prometteuse : le patrimoine nettement plus important de la génération née après la Seconde Guerre mondiale par rapport aux générations nées dans l'entre-deux guerres s'ajoute au fait que cette génération est nettement plus nombreuse. Le nombre de successions va donc inévitablement augmenter fortement. Au global, une génération plus nombreuse avec un patrimoine plus important ne peut qu'entraîner une forte croissance des flux successoraux et donc, à droit constant, des recettes fiscales. Il y a donc là un outil puissant et totalement indolore pour financer la croissance des besoins du grand âge. Il s'agit de fixer chaque année en loi de financement de la sécurité sociale la fraction des droits de mutation à titre gratuit qui sera affectée à la CNSA.



NB :La présente rectification porte sur la liste des signataires.