Projet de loi Projet de loi de finances pour 2025
Direction de la Séance
N°I-1213
20 novembre 2024
(1ère lecture)
PREMIÈRE PARTIE
(n° 143 , 144 )
AMENDEMENT
C | Défavorable |
---|---|
G | Défavorable |
Rejeté |
présenté par
MM. LAHELLEC, BARROS, SAVOLDELLI
et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste - Kanaky
ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 18
Après l’article 18
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. - Le A du VI de l’article 200 quindecies du code général des impôts est complété par une phrase ainsi rédigée : « Ce taux est porté à 60 % pour les contribuables, les groupements ou les sociétés d’épargne forestière qui prennent l’engagement, à compter du 1er janvier 2025, de gérer leur forêt en maintenant son couvert continu, et à vendre les coupes ou les produits de coupes à des personnes physiques résidant sur le territoire de l’Union Européenne ou à des personnes morales établies sur le territoire de l’Union Européenne. »
II. – Le I ne s’applique qu’aux sommes venant en déduction de l’impôt dû.
III. – La perte de recettes résultant pour l’État du paragraphe précédent est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
Objet
Les propriétaires forestiers bénéficient de plusieurs aides fiscales. Ces aides n’étant pas conditionnées, elles bénéficient aussi aux propriétaires qui commercialisent leurs bois au plus offrant, notamment vers l’exportation, ce qui pénalise l’atteinte des objectifs de plusieurs politiques publiques et fragilise fortement l’approvisionnement des scieries. La situation est particulièrement tendue sur le marché des feuillus, avec une forte exportation vers les pays asiatiques.
Or le code dispose que l’Etat veille “à la promotion de l’utilisation de bois d’œuvre, en favorisant sa transformation industrielle sur le territoire de l’Union européenne afin d’optimiser le bénéfice de son stockage de carbone” et s’assure que “la politique forestière favorise tous dispositifs incitatifs ou contractuels visant à ce que le bois d’œuvre issu de forêts françaises gérées durablement soit transformé sur le territoire de l’Union européenne, contribuant ainsi à optimiser le bénéfice de son stockage carbone”.
Comme le rappelle l’association Canopée, si en février 2022, un accord-cadre sur le chêne a été signé par la filière qui s’est traduit par l’introduction d’un bonus « faire filière » dans le cahier des charges des aides au renouvellement, cette démarche demeure insuffisante. En effet, la condition pour bénéficier de ce bonus est d’être adhérent à une structure de regroupement reconnue et mandatée pour la gestion forestière ou de faire appel à un expert forestier ou à un gestionnaire forestier professionnel pour procéder à la vente de ses bois. Cette condition est donc trop peu prescriptive : elle n’interdit pas la commercialisation pour l’exportation. De plus, de nombreux acheteurs, basés en Europe, sont des négociants qui exportent ensuite le bois à l’étranger.
Le présent amendement vise dès lors à renforcer les critères du crédit d’impôt DEFI, afin d’inciter à la transformation de bois sur le territoire national et européen.