commission des affaires étrangères |
Projet de loi programmation militaire 2024-2030 (1ère lecture) (n° 712 ) |
N° COM-105 11 juin 2023 |
AMENDEMENTprésenté par |
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M. de LEGGE au nom de la commission des finances ARTICLE 3 |
Alinéa 3, tableau
Rédiger ainsi ce tableau :
(en milliards d'euros courants)
2024 | 2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | Total 2024-2030 | |
Crédits de paiement de la mission « Défense » | 47,04 | 50,04 | 54,05 | 58,06 | 62,06 | 66,07 | 70,08 | 407,40 |
Variation | + 3,1 | + 3,0 | + 4,0 | + 4,0 | + 4,0 | + 4,0 | + 4,0 |
Objet
Le présent amendement propose de réviser la trajectoire des crédits budgétaires prévue par l’article 3 du présent projet de loi de programmation militaire.
Cette nouvelle trajectoire diffère de celle proposée par le Gouvernement sur deux points essentiels.
En premier lieu, l’enveloppe globale de crédits de paiement de la mission « Défense » serait portée de 400 à 407,4 milliards d’euros sur la période. L’ajout proposé de 7,4 milliards d’euros de crédits de paiement correspond au souci de « budgétiser » la part non documentée des ressources nécessaires au financement du besoin physico-financier total de 413,3 milliards d’euros prévu par le projet de loi.
En effet, sur les 13,3 milliards d’euros nécessaires au financement de ce besoin, seuls 5,9 milliards d’euros de ressources extrabudgétaires (produits de cession, recettes du service de santé des armées...) sont précisément documentés. Cet amendement intègre en outre à la trajectoire l’enveloppe de 1,2 milliard d’euros correspondant au besoin de recomplètement d’équipements et matériels cédés à l’Ukraine : dès lors que ce besoin est d’ores et déjà identifié, il paraît légitime de l’intégrer à la trajectoire des besoins en crédits de paiement.
Par ailleurs, dans la mesure où les 7,4 milliards d’euros font partie intégrante du besoin de financement programmé en crédits budgétaires, il convient de les intégrer d’emblée à la trajectoire au risque d’entacher d’insincérité la prochaine loi de programmation des finances publiques.
En second lieu, le présent amendement propose de « lisser » davantage la trajectoire. En effet, le projet du Gouvernement prévoit le maintien jusqu’en 2027 d’une marche annuelle de 3 milliards d’euros et reporte à 2028 -soit au prochain quinquennat - le passage aux marches annuelles les plus élevées, de 4,3 milliards d’euros.
La trajectoire ici proposée entend maintenir à 3 milliards d’euros les marches annuelles pour 2024 et 2025, telles qu’elles sont expressément prévues par le projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027 dans sa version adoptée par le Sénat en novembre 2022.
À compter de 2026 et jusqu’à la fin de la période de programmation, celle-ci serait portée à 4 milliards d’euros. Dans la mesure où il s’agit de crédits de paiement, et compte tenu de la temporalité de la montée en charge des programmes d’équipement des armées, il peut sembler prématuré de relever ces marches dès le début de la période de programmation. En revanche, l’objectif affiché au titre de l’«économie de guerre » et les exigences de réactivité accrue des industriels qui en découlent justifient pleinement l’accélération dès 2026 de la trajectoire de crédits de paiement et par conséquent de l’atteinte de certaines cibles capacitaires.
L’impact financier du présent amendement est neutre en euros courants par rapport aux besoins financiers programmés, dont le montant de 413,3 milliards d’euros n’est pas remis en cause.
En termes réels, ce « lissage » de la trajectoire induit toutefois un gain de pouvoir d’achat pour le ministère des armées. Celui-ci peut lui permettre de réévaluer à la hausse certains objectifs capacitaires afin de se rapprocher des cibles initialement prévues dans le cadre de l’Ambition 2030, que la programmation proposée prévoit de décaler en dépit de la confirmation de la menace du retour de conflits de haute intensité illustrée par la guerre en Ukraine.