Direction de la séance |
Projet de loi Projet de loi de finances pour 2025 (1ère lecture) SECONDE PARTIE MISSION RELATIONS AVEC LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES (n° 143 , 144 , 150) |
N° II-805 rect. quater 4 décembre 2024 |
AMENDEMENTprésenté par |
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MM. GENET, CADEC, SIDO, MICHALLET, REYNAUD, SOMON et BRUYEN et Mme Marie MERCIER ARTICLE 64 |
Supprimer cet article.
Objet
Le projet de loi de finances pour 2025 envisage la création d’un fonds de prélèvement sur les recettes des collectivités locales. L’argument retenu pour la création de ce fonds et présenté par le gouvernement dans l’exposé des motifs repose sur la nécessité d’associer les collectivités à l’effort de redressement des finances publiques et plus particulièrement du budget de l’Etat lourdement déficitaire.
Cette ambition de redressement est importante, puisqu’il s’agit, pour la part revenant aux collectivités locales, d’une contribution globale de 5 milliards d’euros dont 3 milliards d’euros pour l’instauration d’un fonds de réserve correspondant à cet article, soit 5 % des dépenses d’équipement de l’ensemble des collectivités locales.
Ce fonds serait prélevé directement sur les recettes des collectivités dont les dépenses de fonctionnement sont supérieures à 40 millions d’euros.
Ce prélèvement est par ailleurs très concentré sur un petit nombre de collectivités. Pour les collectivités du bloc local, le prélèvement concernerait 450 communes et intercommunalités, principalement urbaines. Il est prévu des mesures d’exonération pour les collectivités présentant des difficultés (critères de revenu/hab. et de potentiel fiscal/ hab. retenu pour le FPIC), réduisant le nombre de collectivités contributrices.
Rappelons que les communes et les intercommunalités jouent un rôle déterminant, notamment en matière d’investissement public. A ce titre, elles ont un effet levier indéniable et significatif sur l’économie locale et nationale. Ce levier de croissance doit être préservé.
A titre d’illustration, au cours des six dernières années (2018-2023), les collectivités du bloc local ont investi, en cumulé, 210 milliards d’euros, soit une moyenne de 35 milliards d’euros par an, répartis entre 65 % pour les communes et 35 % pour les intercommunalités.
Tout en considérant que le déficit des comptes public ne peut laisser les collectivités, parties intégrantes de la nation, indifférentes, force est de constater que le dispositif proposé n’est pas adéquat.
Rapportées au PIB, les dépenses des collectivités locales (18 % de la dépense publique) sont restées stables au cours des dix dernières années : 11,5 % en 2010 et 11,2 % en 2022 dans un contexte d’accroissement important de l’offre de services. A l’exception de l’année 2020 marquée par la crise covid, les collectivités ont dégagé une capacité de financement positive de 2015 à 2022 participant de ce fait à la réduction du déficit public. Ce n’est qu’à partir de 2023 que la forte inflation et la hausse du coût de l’énergie et des matériaux ont dégradé le besoin de financement des collectivités locales qui est devenu faiblement négatif.
Tel que rédigé, l’article 64 présente encore beaucoup trop d’inconnues et d’imperfections dans sa mise en œuvre : sa forte concentration sur un faible nombre de contributeurs.