Logo : Sénat français

Direction de la séance

Projet de loi

Projet de loi de finances pour 2025

(1ère lecture)

SECONDE PARTIE

MISSION ÉCOLOGIE, DÉVELOPPEMENT ET MOBILITÉ DURABLES

(n° 143 , 144 , 145, 148)

N° II-798

28 novembre 2024


 

AMENDEMENT

présenté par

C
G  

MM. HOCHART, DUROX et SZCZUREK


Article 42 (crédits de la mission)

(État B)


Modifier ainsi les crédits des programmes :

(en euros)

Programmes

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Infrastructures et services de transports

 

 

 

 

Affaires maritimes, pêche et aquaculture

 

 

 

 

Paysages, eau et biodiversité

 

 

 

 

Expertise, information géographique et météorologie

 

 

 

 

Prévention des risques

 

 

 

 

Énergie, climat et après-mines

 

 

 

 

Service public de l'énergie

 

2 803 677 360

 

2 803 677 360

Conduite et pilotage des politiques de l’écologie, du développement et de la mobilité durables

dont titre 2

 

 

 

 

Fonds d’accélération de la transition écologique dans les territoires

 

 

 

 

Sûreté nucléaire et radioprotection

dont titre 2

 

 

 

 

TOTAL

 

2 803 677 360

 

2 803 677 360

SOLDE

- 2 803 677 360

- 2 803 677 360

Objet

Le présent amendement tend à supprimer les crédits alloués ausolaire photovoltaïque, en raison de nombreuses considérations quis’inscrivent dans le sillage du programme du Rassemblement nationalaux élections présidentielles de 2022 et législatives de 2024. Lesénergies renouvelables intermittentes, telles que le solairephotovoltaïque, se révèlent inadaptées pour se substituerefficacement à la production d’énergie nucléaire ou hydraulique,qui se distinguent par leur pilotabilité et leur puissance élevée.Du fait de leur caractère intermittent et diffus, l’exploitation del’énergie éolienne pose un problème majeur en termes de gestion desressources :   

sur le caractère diffus, cela implique de fait desolliciter de grosses quantités de matériaux pour exploiterl’énergie éolienne. Rien que sur la consommation de matériaux, lenucléaire utilise environ 22 grammes de matière (combustibleinclus) par MWh produit, alors que le photovoltaïque en consommeprès de 200 grammes, soit 10 fois plus, et essentiellement desmétaux importés, remettant ainsi en question la soutenabilité de cetype de source d’électricité. Sur le caractère intermittent, lacapacité de production dépend de la météo et fluctue de façonincontrôlable, mettant en péril la stabilité du réseau électriquequi doit toujours équilibrer la consommation avec la productiond’électricité. Cette fragile dépendance à la météo nécessite ledéploiement d’infrastructures électriques massives et coûteusespour garantir la stabilité du réseau. Et ces surcoûts ne fontqu’augmenter à mesure que la part des renouvelables intermittentesdans le mix énergétique croît.

Un élément de synthèse révélateur de ces deux caractéristiques –intermittent et diffus – peut s’incarner en cette comparaison : entermes de puissance disponible garantie, il faudrait environ 3500éoliennes de 3 MW pour égaler la production d’un seul réacteurnucléaire de type EPR.

Pourtant le coût total des engagements pris par l’État entre ledébut des années 2000 et fin 2022 en matière de dispositifs desoutien aux énergies renouvelables et à la cogénération au gaznaturel en métropole continentale, et financés au titre des chargesde service public de l’énergie, est compris entre 95 et 177 Mds€jusqu’en 2048 selon le scénario de prix de marché, dont 46 Mds€déjà payés entre le début des années 2000 et fin 2022. Sur cesmontants, l’essentiel concerne le soutien aux filières électriques(EnR et cogénération au gaz naturel) qui génèrent entre 81 et 160Mds€

d’engagements à fin 2022, soit environ 89 % du total. Les filièrespesant le plus dans le montant sont le photovoltaïque pré-moratoire(entre 38 et 40 Mds€), l’éolien terrestre (entre 4 et 34 Mds€),l’éolien en mer (entre 10 et 26 Md€) et le photovoltaïquepost-moratoire (entre 8 et 28 Mds€). Or, malgré ces montantsfaramineux, ces installations restent incapables de rivaliser avecle nucléaire en production finale. Dans le rapport de la Cour descomptes de mars 2018 portant sur les dispositifs de soutien auxénergies renouvelables, la Cour indique que pour le solairephotovoltaïque par exemple, les garanties accordées avant 2011représenteront 2 Md€ par an jusqu’en 2030 (soit 38,4 Md€ en cumulé)pour un volume de production équivalent à 0,7 % du mix électrique.Le coût de soutien ne reflète donc absolument pas une productionélectrique proportionnelle, mais bien plus une dépendance à dessubventions massives pour maintenir ces filières à flot.

Pour protéger les consommateurs d’une hausse des coûtsénergétiques, nous proposons que le développement des énergiesrenouvelables se fasse sans recours à des subventions publiquesdevenues aujourd’hui gargantuesques. La Commission de régulation del’énergie a annoncé les chiffres pour l’année 2024 : l’État devrareverser aux producteurs d’énergies renouvelables pas moins de 4,2milliards d’euros, soit un coût 6 fois plus cher que lesestimations initiales. Notre priorité doit être plus que 

jamais deréorienter notre mix électrique vers des sources qui favorisent àla fois le pouvoir d’achat, la compétitivité des entreprises et ladécarbonation de notre économie.

Cela nécessite logiquement un réinvestissement dans les énergiesles plus efficaces pour atteindre ces objectifs, à savoir dansl’énergie nucléaire française - dont l’intensité carbone de 4gCO₂eq/kWh en fait l’énergie avec la plus faible intensité carboneau monde - ainsi que dans l’hydraulique.

Le présent amendement, en cohérence avec le programme duRassemblement national, prévoit ainsi ainsi de minorer les crédits,en autorisations d’engagement et en crédits de paiement, d’unmontant de 2 803 677 360 pour la sous-action n° 09.03 “Solairephotovoltaïque’’ de l’action n° 09 “Soutien aux énergiesrenouvelables électriques en métropole continentale” du programmen° 345 “Service public de l’énergie”