Direction de la séance |
Projet de loi Projet de loi de finances pour 2025 (1ère lecture) SECONDE PARTIE MISSION ÉCOLOGIE, DÉVELOPPEMENT ET MOBILITÉ DURABLES (n° 143 , 144 , 145, 148) |
N° II-1617 3 décembre 2024 |
En attente de recevabilité financière |
AMENDEMENTprésenté par |
|
||||||
MM. FERNIQUE, DANTEC, BENARROCHE et Grégory BLANC, Mme de MARCO, MM. DOSSUS et GONTARD, Mme GUHL, MM. JADOT et MELLOULI, Mmes OLLIVIER et PONCET MONGE, M. SALMON et Mmes SENÉE, SOUYRIS et Mélanie VOGEL Article 42 (crédits de la mission) (État B) |
Modifier ainsi les crédits des programmes :
(en euros)
Programmes | Autorisations d’engagement | Crédits de paiement | ||
+ | - | + | - | |
Infrastructures et services de transports | 108 000 000 |
| 108 000 000 |
|
Affaires maritimes, pêche et aquaculture |
|
|
|
|
Paysages, eau et biodiversité |
|
|
|
|
Expertise, information géographique et météorologie |
|
|
|
|
Prévention des risques |
|
|
|
|
Énergie, climat et après-mines |
| 108 000 000 |
| 108 000 000 |
Service public de l'énergie |
|
|
|
|
Conduite et pilotage des politiques de l’écologie, du développement et de la mobilité durables |
|
|
|
|
Fonds d’accélération de la transition écologique dans les territoires |
|
|
|
|
Sûreté nucléaire et radioprotection |
|
|
|
|
TOTAL | 108 000 000 | 108 000 000 | 108 000 000 | 108 000 000 |
SOLDE | 0 | 0 |
Objet
Cet amendement du groupe Écologiste, Solidarité et Territoires appelle le Gouvernement à mettre en place un programme ambitieux pour aider les collectivités à accélérer le verdissement de leurs flottes de bus.
Pour réduire davantage l'empreinte environnementale des flottes de véhicules, les Autorités Organisatrices de la Mobilité ont déjà engagé le verdissement de leur flotte de véhicules en introduisant l’électricité et l'hydrogène dans les parcs d’autobus.
Cependant, cette transition énergétique entraîne des coûts importants pour les collectivités territoriales. En effet, les bus zéro émission sont considérablement plus chers que les bus diesel ou au gaz, que ce soit à l’achat ou sur l'ensemble de leur cycle de vie. Sur 15 670 bus en circulation sur le territoire national (représentant 96% de bus ni électriques, ni à hydrogène), on obtient un surcoût de 4,7 milliards d’euros à l’achat.
Cette situation est d’autant plus inquiétante que les obligations législatives et réglementaires imposent de plus en plus aux collectivités d’investir massivement pour accélérer le processus de verdissement de leurs flottes. La Commission européenne a publié une proposition législative exigeant que tous les nouveaux autobus urbains vendus dans l’UE soient zéro émission dès 2030, ce qui reviendrait à obliger les collectivités à acquérir uniquement des bus électriques ou à hydrogène à court terme.
Or à l’heure actuelle, et contrairement à nos voisins européens, il n’existe plus aucun dispositif de soutien de la part de l’État. Le bonus écologique pour l’acquisition d'un bus électrique a pris fin en décembre 2022. Le volet « financement des Zones à Faibles Émissions » du Fonds vert, lancé début 2023, restreint drastiquement le champ d’une éventuelle aide au verdissement des flottes de bus tandis que le dernier appel à projets de l’ADEME pour l’aide à l’acquisition de véhicules lourds électriques, lancé le 7 avril 2023, exclut totalement les autobus. Le nouveau programme d’électrification des flottes de véhicules lourds « E-Trans » s’adresse exclusivement aux PME du transport routier.
En l’absence de soutien de l’État, de nombreuses collectivités ne pourront pas procéder aux investissements imposés, que ce soit pour l’acquisition des flottes zéro émission ou pour les projets d’infrastructure requis. Cette situation fera peser une contrainte forte sur l’offre de services sur leurs réseaux, compromettant l’objectif de report modal.
Il est nécessaire que le Gouvernement mette en place un programme ambitieux pour aider les collectivités à accélérer le verdissement de leurs flottes, grâce à un soutien à hauteur de 100 000 euros pour l’achat d’un autobus électrique ou à hydrogène. Selon les données de l’UTP, pour l’année 2024, ce sont 60% des nouveaux bus qui devront être électriques et à hydrogène, soit environ 1080 autobus sur l’ensemble du territoire.
Afin de respecter les règles de recevabilité financière, cet amendement propose donc :
- une hausse à hauteur de 108 millions d’euros de l’action 44 “transports collectifs” du programme n° 203 intitulé « infrastructures et services de transports » ;
- une diminution du même montant de l’action 03 – Aides à l’acquisition de véhicules propres du programme 174 « Énergie, climat et après mines ».
L’objectif est que le gouvernement puisse lever le gage engagé pour compenser la dépense.