Direction de la séance |
Projet de loi Financement de la sécurité sociale pour 2025 (1ère lecture) (n° 129 , 138 , 130) |
N° 1068 rect. bis 18 novembre 2024 |
AMENDEMENTprésenté par |
|
||||||||
Mmes LAVARDE, PUISSAT et AESCHLIMANN, MM. ANGLARS, BAZIN et BELIN, Mme BELRHITI, MM. Jean-Baptiste BLANC, BRISSON, BRUYEN, CHAIZE, CUYPERS, DAUBRESSE et de LEGGE, Mmes DI FOLCO, DUMONT, ESTROSI SASSONE, EVREN, GOSSELIN et JACQUES, MM. KAROUTCHI, LEFÈVRE et MANDELLI, Mmes Pauline MARTIN, Marie MERCIER et MICOULEAU et MM. OLIVIER, RAPIN, SAURY, SAUTAREL, SAVIN, SIDO, SOMON et Cédric VIAL ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 7 |
Après l'article 7
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – Au 2° du I de l'article L. 136-8 du code de la sécurité sociale, le taux : « 9,2 % » est remplacé par le taux : « 0,5 % ».
II. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
Objet
La Cour de justice de l’Union européenne a précisé que les résidents français travaillant dans un pays de l'Espace économique européen (Union européenne, Islande, Norvège, Liechtenstein) ou en Suisse, et étant affiliés à la sécurité sociale obligatoire de ces pays, ne pouvaient être assujettis aux parts de CSG et de CRDS, du fait de leur affectation au financement de la sécurité sociale française. Seul le prélèvement de solidarité de 7,5 % leur est applicable.
Alors que les revenus du capital des ménages des derniers déciles ont fortement progressé au cours des dernières années, notamment à la faveur des crises sanitaire et inflationniste, une évolution du régime des prélèvements sociaux apparaît opportune. Les particularités du financement de la sécurité sociale ne doivent en effet pas conduire miter l’équité fiscale, et par là même le consentement à l’impôt.
Il ne s’agit pas d’augmenter la fiscalité apparente sur le capital, mais bien d’harmoniser les régimes de prélèvements sociaux, en touchant les près de 500 000 citoyens français dits « frontaliers » actuellement affiliés à un régime de sécurité sociale voisin. Ceci en rapprochant le taux qui leur est actuellement applicable (7,5 %) du taux de droit commun (17,2 %).
Afin d’assujettir plus largement les résidents non-affiliés, le présent amendement propose de réduire le taux de CSG applicable de 9,2 % à 0,5 %. Un amendement au projet de loi de finances est conçu en miroir de celui-ci (amendement de coordination), et viendra rehausser le taux du prélèvement de solidarité de 7,5 % à 16,2 %.
Dès lors, les résidents non-affiliés seraient soumis à un taux de prélèvements sociaux de 16,2 %, contre 7,5 % actuellement. Les recettes supplémentaires générées par cet ajustement peuvent être estimées à au moins 1 Md€. Une hausse des transferts financiers de l’État à destination de la sécurité sociale compensera à due proportion la baisse de CSG ainsi opérée.