Direction de la séance |
Projet de loi Projet de loi de finances pour 2024 (1ère lecture) SECONDE PARTIE MISSION COHÉSION DES TERRITOIRES (n° 127 , 128 , 129, 131, 132) |
N° II-302 rect. 30 novembre 2023 |
AMENDEMENTprésenté par |
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Mme Nathalie DELATTRE, MM. BILHAC et CABANEL, Mme Maryse CARRÈRE, MM. GUÉRINI, GUIOL et LAOUEDJ, Mme PANTEL et M. ROUX Article 35 (crédits de la mission) (État B) |
Modifier ainsi les crédits des programmes :
(en euros)
Programmes | Autorisations d’engagement | Crédits de paiement | ||
| + | - | + | - |
Hébergement, parcours vers le logement et insertion des personnes vulnérables | 85 000 000 |
| 85 000 000 |
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Aide à l’accès au logement |
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Urbanisme, territoires et amélioration de l’habitat |
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Impulsion et coordination de la politique d’aménagement du territoire dont titre 2 |
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Politique de la ville dont titre 2 |
| 85 000 000 |
| 85 000 000 |
Interventions territoriales de l’État |
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TOTAL | 85 000 000 | 85 000 000 | 85 000 000 | 85 000 000 |
SOLDE | 0 | 0 |
Objet
Le projet annuel de performance du BOP 177 pour 2024 prévoit la stabilisation du parc d’hébergement au haut niveau atteint en 2023 à savoir 203 000 places en moyenne annuelle. Il est précisé qu’à ces 203 000 places sont intégrées les 1 000 nouvelles places dédiées aux femmes victimes de violences intrafamiliales annoncées par la Première ministre suite au Grenelle contre les violences conjugales, et dont l’ouverture a débuté en 2023. Le nombre total de places dédiées aux femmes victimes de violences intrafamiliales sera donc porté à 11 000 en 2024.
Cette mesure proposant le maintien du nombre de places est cependant insuffisante au regard des demandes non pourvues qui ne cessent de croître d’années en années. En effet, le 19 septembre 2022 nous comptabilisions 6351 demandes d’hébergement au 115 non pourvues contre 8351 le 2 octobre dernier. Deux tiers de ces demandes d’hébergement non pourvues concernent des personnes en famille.
Par ailleurs, le baromètre FAS/Unicef « enfants à la rue » permet de dénombrer au moins 1658 enfants de moins de 18 ans sans solution d’hébergement avant la rentrée scolaire en 2022, contre 2 822 le 2 octobre (+42% en quelques semaines). Ces chiffres restent bien en deçà de la réalité. En effet, de nombreuses personnes à la rue, découragées, ne sollicitent plus le 115 et ne sont, de fait, pas comptabilisées.
L’insuffisance du nombre de places disponibles, mise en exergue par ces chiffres, a conduit en 2023 à une priorisation des publics et donc à une remise en cause de l’inconditionnalité de l’accueil, principe fondateur du secteur AHI et consacré à l’article 345-2-2 du Code de l’action sociale et des familles. Le constat est d’autant plus alarmant que le nombre de personnes sans domicile ne diminue pas au regard du contexte marqué par une forte inflation, qui ne cesse de fragiliser les ménages les plus précaires, et par une crise du logement qui complexifie l’accès au logement des plus modestes, embolisant le parc d’hébergement. Les associations du secteur AHI craignent également une augmentation significative du nombre d’expulsions locatives depuis l'adoption de la loi de protection contre l’occupation illicite des logements.
Afin de pouvoir répondre favorablement aux demandes d’hébergement formulées via le 115, ce présent amendement propose de porter à 213 000 le nombre de places d’hébergement pour l’année 2024. Ainsi, il est proposé de transférer 85 millions d’euros en crédits de paiement et en autorisations d’engagement depuis l’action 01 « Actions territorialisées et dispositifs spécifiques de la politique de la ville » du programme 147 « Politique de la ville » vers l’action 12 « Hébergement et logement adapté » du programme 177 « Hébergement,parcours vers le logement et l’insertion des personnes vulnérables ».
Tel est l’objet du présent amendement, soutenu par la Fédération des Acteurs de la Solidarité (FAS) et l’UNICEF France.