Direction de la séance |
Projet de loi Projet de loi de finances pour 2024 (1ère lecture) SECONDE PARTIE MISSION ANCIENS COMBATTANTS, MÉMOIRE ET LIENS AVEC LA NATION (n° 127 , 128 , 131) |
N° II-214 rect. 30 novembre 2023 |
AMENDEMENTprésenté par |
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M. SOMON, Mme RICHER, MM. PACCAUD, BURGOA, PERNOT et PIEDNOIR, Mmes PUISSAT et LOPEZ, M. Henri LEROY, Mmes MULLER-BRONN et BERTHET, MM. MOUILLER, MILON et KAROUTCHI, Mmes VALENTE LE HIR et GOSSELIN, M. KHALIFÉ, Mme JOSENDE, MM. DAUBRESSE et CHATILLON, Mme LASSARADE, M. Daniel LAURENT, Mmes Marie MERCIER et DESEYNE, MM. GROSPERRIN, BRISSON, BOUCHET et LEFÈVRE, Mme DUMONT, MM. BAZIN et GENET, Mme DI FOLCO, MM. RAPIN, GREMILLET et MICHALLET, Mmes IMBERT et BORCHIO FONTIMP, MM. Pascal MARTIN et ROJOUAN, Mme VENTALON, MM. PELLEVAT, ALLIZARD, BELIN, BRUYEN et SOL et Mme MALET Article 35 (crédits de la mission) (État B) |
Modifier ainsi les crédits des programmes :
(en euros)
Programmes | Autorisations d’engagement | Crédits de paiement | ||
| + | - | + | - |
Reconnaissance et réparation en faveur du monde combattant, mémoire et liens avec la Nation | 6 000 000 |
| 6 000 000 |
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Indemnisation des victimes des persécutions antisémites et des actes de barbarie pendant la seconde guerre mondiale dont titre 2 |
| 6 000 000 |
| 6 000 000 |
TOTAL | 6 000 000 | 6 000 000 | 6 000 000 | 6 000 000 |
SOLDE | 0 | 0 |
Objet
Cet amendement fait suite à la loi n° 2022-229 du 23 février 2022, votée à l’unanimité, portant reconnaissance de la Nation envers les harkis et les autres personnes rapatriées d’Algérie anciennement de statut civil de droit local, et réparation des préjudices subis par ceux-ci et leurs familles du fait de l’indignité de leurs conditions d’accueil et de vie dans certaines structures sur le territoire français. Les débats avaient mis en lumière le délaissement en métropole de ceux qui purent s’y réfugier, fuyant exactions et massacres. Relégués dans des structures isolées, ces citoyens français qui avaient servi la France et leurs femmes furent laissés sans formation professionnelle. Ils occupèrent des emplois peu rémunérés. Les retraites des veuves sont ainsi souvent en dessous de la moitié d’un smic.
La loi de 2005 avait offert à titre de reconnaissance aux anciens supplétifs et le cas échéant à leurs veuves le choix entre 3 options :
- Allocation de reconnaissance trimestrielle de 2 903€ par an sans capital - Allocation de reconnaissance trimestrielle de 1 926€ par an + un capital de 20 000€ - Pas d’allocation trimestrielle mais un capital de 30 000€.
Pour les choix 1 et 2, en cas de décès après 2005 de l’ancien supplétif, sa veuve perçoit l’allocation si elle la demande. Si le mari est décédé avant la loi, c’est son épouse qui a choisi entre les 3 options.
Conscients de la faiblesse des revenus des veuves d’anciens supplétifs de l’armée, les parlementaires votent une allocation viagère (art 133 de la loi du 29 décembre 2015) d'un montant annuel équivalent à l’allocation de reconnaissance de l’option 1 de la loi de 2005) pour les veuves ne percevant pas d’allocation de reconnaissance sauf pour celles déjà veuves en 2005 et qui ont choisi elles-mêmes l’option capital sans allocation périodique.
Le doublement de l’allocation de reconnaissance (options 1 et 2 de la loi de 2005) suite au discours du Président de la République le 20 septembre, puis la levée de la forclusion par la loi du 23 février 2022, malgré leur intention louable, ont généré aujourd’hui des disparités injustes.
- Les veuves dont le mari est décédé avant 2016 et ayant pris l’option 2 perçoivent 500€ par mois (allocation de reconnaissance) - Les veuves dont le mari est décédé après 2015 et ayant pris l’option 2 perçoivent 700€ par mois (allocation viagère) - Les veuves dont le mari avaient pris l’option 3 en 2005 ne percevaient rien jusqu’à 2016 mais perçoivent depuis 700€ par mois (allocation viagère)
- Les veuves dont le mari était décédé avant 2005 et qui ont-elles mêmes choisi l’option 3 en 2005 ne perçoivent rien.
Il n’y a pas de raison que les veuves dont le mari est décédé avant le 1er janvier 2016 perçoivent 40% de moins que celles dont le mari est décédé après cette date. D’autre part la rente viagère de 700€ par mois accordée en 2016 aux veuves de harkis dont le mari avait choisi l’option 3 rend la situation injuste par rapport aux veuves qui ont choisi elles-mêmes la même option car le mari était décédé avant 2005.
Le présent amendement propose donc de mettre un terme à ces disparités en accordant une allocation identique à toutes les veuves sans tenir compte de la date de décès de leur ex conjoint. Il suffirait modifier l’article 133 de loi du 29 décembre 2015 pour étendre le bénéfice de l’allocation viagère à toutes les veuves quelle que fût l’option choisie en 2005 par elles ou leurs maris.
Ce serait un acte fort de reconnaissance à l’égard de ces veuves à la pension modique faute d’avoir bénéficié à leur arrivée de formation qui aurait permis des emplois mieux rémunérés. Cette mesure couterait 6 millions en 2024 mais compte tenu de l’âge des bénéficiaires ce montant diminuerait chaque année par attrition naturelle.
Cet amendement:
- flèche 6 000 000 d'euros en AE et en CP vers l'action 07 "Action en faveur des rapatriés" du programme 169 "Reconnaissance et réparation en faveur du monde combattant, mémoire et liens avec la Nation."
- et réduit d'un montant correspondant de 6 000 000 d'euros en AE et en CP l'action 02 "Indemnisation des victimes d'actes de barbarie durant la seconde guerre mondiale" du programme 158 "Indemnisation des victimes des persécutions antisémites et des actes de barbarie pendant la seconde guerre mondiale".
Nous ne souhaitons en aucune manière réduire les crédits de ce programme, mais cette diminution nous est imposée par l'article 40 de la Constitution à travers l'obligation d'un gage financier à toute nouvelle mesure. Nous espérons que le Gouvernement reprendra cette mesure et l’appelons dans le même temps à lever ce gage.