Direction de la séance |
Projet de loi Projet de loi de finances pour 2024 (1ère lecture) PREMIÈRE PARTIE (n° 127 , 128 , 132) |
N° I-789 rect. 24 novembre 2023 |
AMENDEMENTprésenté par |
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Mme PONCET MONGE, MM. Grégory BLANC et DOSSUS, Mme SENÉE, MM. BENARROCHE, DANTEC, FERNIQUE et GONTARD, Mme GUHL, M. JADOT, Mme de MARCO, M. MELLOULI, Mme OLLIVIER, MM. PARIGI et SALMON et Mmes SOUYRIS et Mélanie VOGEL ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 5 |
Après l'article 5
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – L’article 231 du code général des impôts est ainsi modifié :
1° Le premier alinéa du 2 bis est ainsi rédigé :
« Le taux de la taxe sur les salaires prévu au 1 est progressif pour les rémunérations individuelles annuelles au-dessus du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC), en les proratisant en fonction de la quotité de travail. » ;
2° Le b du 3 est complété par les mots : « et les tranches de rémunération individuelles annuelles au-dessus du SMIC ».
II. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.
Objet
Depuis 2021, le Gouvernement a initié une baisse significative des impôts de production et en 2023, la suppression progressive de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) a été engagée, avec une nouvelle division par deux de son taux.
Le présent projet de loi de finances prévoit une suppression progressive de la CVAE restante. Si les mutuelles sont assujetties à la CVAE, ce n’est pas le cas des associations à but non lucratif. De manière équitable, il conviendrait de réformer la taxe sur les salaires à laquelle sont assujetties les associations.
Selon la Cour des comptes dans un référé adressé au Premier ministre fin juillet 2018 : " La taxe sur les salaires est un impôt ancien, dont les règles de calcul doivent être réformées rapidement". La Cour des comptes appelait ainsi le gouvernement à réformer sans délai ce dispositif. La haute juridiction financière suggérait au Premier ministre de proposer « une modification du barème de la taxe sur les salaires dans les textes financiers de l’automne ».
La taxe comporte un barème progressif avec trois taux (4,25 %, 8,50 % et 13,60 %) en fonction de la rémunération annuelle du salarié, non proratisé en fonction de la durée dans l’emploi.
Les seuils de rémunération auxquels s’appliquent le premier taux majoré de 8,50 % sont aujourd’hui situés bien en dessous du SMIC annuel d’un temps plein, ce dernier étant très proche du taux maximal de 13,60 %, ce qui a pour conséquence d’assujettir la majorité des salaires aux taux maximaux.
Pour tenir compte de cela, un abattement pour les associations et une franchise ont été mis en place.
Pour compenser l’inéligibilité des associations au CICE, l’abattement sur le montant de la taxe a été porté à 21 381 € pour la taxe due au titre des salaires versés en 2022.
La taxe sur les salaires est ainsi un impôt qui induit une grande complexité. Les règles de calcul de cette taxe vont à l’encontre des intérêts des salariés et d'une politique de l'emploi qui voudrait promouvoir des emplois durables : le barème de la taxe sur les salaires s’applique par salarié en fonction de seuils de rémunérations annuelles, non proratisés en fonction de la durée dans l’emploi. Or recourir à des salariés à temps partiel ou employer plusieurs salariés successivement sur le même poste dans l’année permet ainsi d’éviter ou de limiter l’application des taux majorés.
Dans une logique de justice et d’équité entre entreprises et associations à but non lucratif et dans l'intérêt d'une politique de l'emploi qui encourage la promotion d'emploi durable, cet amendement vise à ce que la disparition programmée de la CVAE d’ici 2027 s’accompagne d’une réforme de la taxe sur les salaires qui constitue l’impôt de production le plus contreproductif pour l’emploi.