Logo : Sénat français

Direction de la séance

Projet de loi

Immigration et intégration

(1ère lecture)

(PROCÉDURE ACCÉLÉRÉE)

(n° 434 rect. , 433 )

N° 232

28 octobre 2023


 

AMENDEMENT

présenté par

C Défavorable
G Défavorable
Rejeté

Mmes de LA GONTRIE et NARASSIGUIN, MM. BOURGI, DURAIN et CHAILLOU, Mme HARRIBEY, M. KERROUCHE, Mme LINKENHELD, M. ROIRON, Mme BROSSEL, M. CHANTREL, Mmes CONWAY-MOURET et Gisèle JOURDA, MM. KANNER et MARIE, Mmes Sylvie ROBERT et ROSSIGNOL, MM. STANZIONE, TEMAL, TISSOT, Mickaël VALLET

et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain


ARTICLE 1ER


Supprimer cet article.

Objet

Les auteurs de cet amendement jugent absolument disproportionné d’imposer aux étrangers présents depuis seulement une année sur le territoire français une obligation de résultat en terme de maitrise de la langue française.

Cette mesure reviendrait à exiger, après seulement un an de séjour régulier en France, un niveau de maitrise de la langue équivalent à ce qui est aujourd’hui attendu pour une carte de résident. De ce fait, selon les données de l’étude d’impact, ce sont entre 15.000 et 20.000 étrangers qui pourraient se voir refuser une carte de séjour pluriannuelle sur ce motif.

La maitrise de la langue est un objectif légitime, considérant son importance pour l’intégration et l’autonomie de l’étranger, mais le fait de parler français doit être un objectif à atteindre, dans le cadre d’un processus d’intégration, et non un préalable conditionnant l’accès au séjour.

Par ailleurs, les déclarations du ministre de l’Intérieur lors de son audition par la commission des lois du Sénat, mardi 28 février 2023, ont créé une grave incertitude sur la portée exacte de cet article. Le ministre a en effet affirmé que les étrangers qui ne réussiraient pas l’examen de maitrise de la langue « n’auront pas de titre et devront retourner dans leur pays ». De deux choses l’une, soit cette déclaration est trompeuse ou inexacte, sauf c’est le projet de loi qui l’est car, tel qu’il est rédigé, celui-ci prévoit qu’en cas d’échec au test de langue, l’étranger ne pourra pas se voir délivrer un titre de séjour pluriannuelle. L’article ne prévoit pas qu’un échec au test de maitrise de la langue aura pour effet le non-renouvellement ou le retrait du titre de séjour temporaire.

Enfin, la commission des lois a décidé d’alourdir encore les conditions de délivrance de la carte de séjour pluriannuelle, en prévoyant que l’octroi de cette carte serait conditionné à un examen de formation civique qui couvrirait l’histoire et la culture française. Après seulement une année de séjour en France, cette exigence est également disproportionnée.