Direction de la séance |
Proposition de loi Répression de la contestation de l'existence des génocides (1ère lecture) (n° 229 , 269 ) |
N° 6 19 janvier 2012 |
AMENDEMENTprésenté par |
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M. GORCE ARTICLE 1ER |
Supprimer cet article.
Objet
Il ne fait aucun doute que le peuple arménien ait été victime d’un génocide.
Il n’appartient cependant pas au législateur d’en décider, mais aux historiens, dont la liberté de recherche et d’expression doit rester entière.
De manière plus générale, le Parlement ne doit pas concourir à une guerre des mémoires. Notre mémoire nationale, qui s’est forgée au fil des temps et des épreuves, n’est pas l’addition de mémoires particulières mais leur synthèse, et leur dépassement.
Dans ces conditions, la mémoire de nos compatriotes arméniens, pas plus que la mémoire d’autres événements ou catégories de populations, ne doit être prise en compte par la loi.
Il faut se garder de confondre l’Histoire, qui appartient au travail des chercheurs, et la mémoire, qui est une construction politique. Si l’une est issue de l’autre, elles doivent être néanmoins distinguées, dans l’intérêt même de notre communauté nationale.
Au-delà du drame arménien, on ne peut que s’inquiéter de l’obsession mémorielle qui s’est emparée de nos assemblées, qui semblent préférer réécrire le passé faute de pouvoir écrire l’avenir.