Direction de la séance |
Projet de loi Bioéthique (1ère lecture) (n° 389 , 388 , 381) |
N° 143 4 avril 2011 |
AMENDEMENTprésenté par |
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Mme PAYET ARTICLE 23 |
Rédiger ainsi cet article :
L’article L. 2151-5 du même code est ainsi modifié :
1° Au premier alinéa, après les mots : « embryon humain », sont insérés les mots : « et sur les cellules souches embryonnaires » ;
2° Les deuxième à dernier alinéas suivants sont supprimés.
Objet
En 1994, le législateur a décidé de prononcer une interdiction absolue de toute recherche sur l’embryon. Les perspectives thérapeutiques postérieures l’ont cependant convaincu de la nécessité d’autoriser des travaux scientifiques consacrés à ce stade initial de la vie. Ainsi, la loi du 6 août 2004 réaffirme l’interdiction de la recherche sur l’embryon tout en autorisant – ce qui est fort singulier -, à titre dérogatoire et temporaire, des recherches sur l’embryon et les cellules embryonnaires sous certaines conditions.[1] Ces recherches peuvent être autorisées à titre dérogatoire pendant un délai de cinq ans[2] qui s’étend du 7 février 2006, date de publication du décret d’application de la loi du 6 août 2004, au 6 février 2011.
Chacun comprendra que cette situation doit urgemment être clarifiée. Ainsi, pour le Professeur Claude Huriet, Président de l’Institut Curie, membre du comité international de bioéthique de l’UNESCO : « L’utilisation des cellules embryonnaires humaines telle qu’elle a été interdite, mais autorisée dans la loi de 2004 est une aberration. En effet, on ne peut pas à la fois l’interdire en s’appuyant, j’imagine, sur des valeurs profondes et intangibles, et l’autoriser à titre dérogatoire pendant une période de cinq ans en habillant ce moratoire de quelques considérations scientifiques ou pseudo-scientifiques. »[3]
La recherche sur l’embryon n’a pas permis le développement de traitements médicaux.
Enfin, il existe au moins deux solutions alternatives crédibles, reconnues comme telles et particulièrement prometteuses :
- Les cellules souches pluripotentes induites.
- Les cellules souches de cordon ombilical.
Par conséquent, il est urgent de rétablir l’interdiction absolue de la recherche sur l’embryon.
[1] Article L. 2151-5 du code de la santé publique.
[2] On parle de moratoire.
[3] Rapport sur les recherches sur le fonctionnement des cellules humaines, Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, Assemblée nationale n° 3498, Sénat n° 101, 6 décembre 2006 p. 190.