Direction de la séance |
Projet de loi Energie (1ère lecture) (URGENCE) (n° 3 , 6 , 7) |
N° 193 rect. 10 octobre 2006 |
AMENDEMENTprésenté par |
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M. DESESSARD et Mmes BLANDIN, BOUMEDIENE-THIERY et VOYNET ARTICLE ADDITIONNEL AVANT ARTICLE 1ER |
Avant l'article 1er, ajouter un article additionnel ainsi rédigé :
Le Parlement propose la tenue d'un référendum en 2009 portant sur l'abandon du recours à l'énergie nucléaire en France. Jusqu'à cette date un moratoire est décidé sur la construction de tout nouveau réacteur.
Objet
Les Verts sont favorables à la sortie du nucléaire. Ils sont appuyés, en cela, par une large partie de l'opinion publique. 81 % des Français interrogés, lors d'un sondage en juillet dernier, considéraient le nucléaire comme une énergie à risque. Or, ces derniers jours, le « Collectif national pour un rassemblement antilibéral » a acté dans son programme une proposition de référendum à ce sujet.
(« 35. Sortie progressive du nucléaire ou maintien d'un nucléaire sécurisé et public : le débat est ouvert. Un contrôle indépendant et citoyen doit permettre d'assurer la transparence du dossier. Un débat national sur la politique énergétique et le nucléaire sera conduit, de l'information jusqu'à la décision à l'issue d'un referendum populaire. Durant le débat, un moratoire sur la construction de tout nouveau réacteur, [dont l'EPR. L'effort de recherche sera poursuivi.]. La centrale de Fessenheim qui, de l'avis de tous, ne garantit pas la sécurité des conditions de travail et de vie des populations avoisinantes, sera fermée, en garantissant l'emploi et le reclassement du personnel. »)
Il semble donc que le « dogme du tout-nucléaire » au sein du PCF est en train de vaciller. C'est une bonne nouvelle pour les Verts qui souhaitent que la société en général et la gauche en particulier fassent vivre ce débat crucial.
Sur un choix aussi fondamental, il semble tout à fait illégitime de poursuivre une aventure technologique aussi périlleuse pour l'humanité et les générations futures sans le consentement des citoyens. D'après le même sondage, 80 % des personnes interrogées étaient favorables à un référendum sur la question.
L'énergie nucléaire ne constitue pas une solution d'avenir puisque les réserves d'uranium sont estimées à moins d'un siècle et que cette énergie, au lieu de favoriser les indispensables sobriété et efficacité énergétiques, est une source de gaspillage énorme, à la fois dans les tours de refroidissement et dans les lignes à haute tension. Cette technologie pousse à une illusoire fuite en avant de consommation énergétique. Elle est par ailleurs dangereuse avec les risques d'accidents, la vulnérabilité à des attaques terroristes, les risques de pollutions par rayonnement, l'augmentation de température des cours d'eau concernés, les limites d'utilisation en cas de canicule et, surtout, le problème non résolu du traitement des déchets nucléaires qui fait peser un lourd fardeau sur les générations futures.
Enfin, les Verts tiennent à souligner le coût exorbitant de la technologie nucléaire (3 milliards d'euros pour un réacteur nucléaire EPR), la non prise en compte du coût de démantèlement des centrales (évalué à environ 10 milliard d'euros pour chacun des 58 réacteurs existants) ainsi que le fait que cette technologie est beaucoup moins créatrice d'emplois pérennes que les filières de la maîtrise de l'énergie et des énergies renouvelables. Pour les Verts, l'Etat doit tourner le dos à cette technologie onéreuse, dangereuse et irresponsable, qui va à l'encontre des principes du développement durable, pour se tourner vers le développement des filières sobriété/efficacité énergétique et énergies renouvelables.