Direction de la séance |
Projet de loi réforme des successions et des libéralités (1ère lecture) (n° 223 , 343 ) |
N° 123 rect. bis 17 mai 2006 |
AMENDEMENTprésenté par |
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Le Gouvernement ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 26 BIS |
Objet
Il a été constaté que, en raison notamment des règles particulières aux successions applicables en Corse, il existe un réel problème de connaissance des titres de propriété des terrains et immeubles sur son territoire. Ainsi, lors des déclarations de successions, il est parfois très difficile de déterminer la propriété d'un bien immobilier. Le cadastre en souffre également, qui n'est pas à jour.
Afin de remédier à ce problème, il est proposé de créer un groupement d'intérêt public chargé de rassembler tous les éléments propres à reconstituer les titres de propriété en Corse pour les biens immobiliers qui en sont dépourvus. Ce groupement d'intérêt public (GIP) sera composé de l'Etat, de la Collectivité de Corse, des associations de maires ainsi que du Conseil régional des notaires. Le texte prévoit que d'autres personnes pourront rejoindre le GIP en tant que de besoin, l'Etat restant en tout état de cause majoritaire.
Pour mener à bien sa mission, le GIP pourra faire appel notamment à des généalogistes, des géomètres ainsi que toute personne susceptible de l'aider.
Le I prévoit que le groupement constitué est soumis aux articles L. 341-1 et suivants du code de la recherche (qui codifient l'article 21 de la loi du 15 juillet 1982 d'orientation et de la programmation pour la recherche et le développement technologique en France), dans la mesure où il n'y a pas d'autre base législative possible. Une telle base a notamment été utilisée pour la création du GILFAM, chargé de l'informatisation du livre foncier d'Alsace et de Moselle.
La loi devra être suivie d'un décret d'application et d'une convention constitutive entre les personnes mentionnées.
La mission du GIP est circonscrite à la reconstitution des titres de propriété pour les biens immobiliers qui en sont dépourvus (et non pour les autres biens qui en sont déjà pourvus). La création du G.I.P est une mesure exceptionnelle pour résoudre un réel problème, et non pour contourner les règles habituelles de procédure pour régler un problème « normal » de délimitation de propriétés (recours à la procédure judicaire avec avocats, bornage etc …)
Le GIP ne sera donc pas chargé de « dire le droit de propriété » des terrains litigieux en Corse (litigieux car abandonnés, en friche etc …). C'est en effet aux juges de l'ordre judiciaire (TGI) de dire qui est propriétaire et de délimiter les propriétés en cas de conflit.
Afin de remplir sa mission, le GIP aura besoin de personnel, ce qui est expressément prévu par le IV.
Le V permet au GIP d'avoir accès aux données personnelles, et le VI de créer un fichier, dans des conditions qui seront définies par décret après avis de la CNIL (VII). En contrepartie, les personnes travaillant pour le GIP ou missionnées par lui seront soumises au secret professionnel.